Washington (awp/afp) - Le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer a annoncé vendredi qu'il allait augmenter à partir de janvier le prix de 41 médicaments, soit 10% de son portefeuille, au risque de s'attirer les foudres du président Donald Trump.

"Dans un esprit d'une plus grande transparence pour les patients, l'entreprise partage aujourd'hui ses projets de maintenir globalement le prix pour 90% de ses médicaments, et d'augmenter, à partir du 15 janvier 2019, celui de 10% de son portefeuille de produits pharmaceutiques, soit 41 médicaments seulement", indique-t-il dans un communiqué.

Interrogé, le groupe n'a pas cité le nom des médicaments concernés ou le champ de leur prescription, soulignant que cela relevait de la confidentialité.

Dans son communiqué, Pfizer précise que la hausse de prix sera de 5%, exception faite de trois d'entre eux qui se verront imputer une augmentation de 3% pour les deux premiers et de 9% pour le troisième "en raison de la finalisation de deux programmes extensifs de développement qui ont conduit à l'approbation récente de la FDA", l'autorité de santé américaine, pour deux nouvelles formes d'utilisation.

Cette décision est prise alors que le président américain somme l'industrie pharmaceutique de baisser les prix des médicaments, bien plus chers aux Etats-Unis qu'en Europe par exemple.

En mai, il avait même annoncé un plan d'action "pour que les médicaments puissent arriver sur le marché plus vite et moins chers". Il avait alors évoqué la possibilité de "court-circuiter les intermédiaires qui sont devenus très, très riches".

Et, en juillet, le géant pharmaceutique Pfizer avait finalement décidé de reporter la hausse du prix de certains médicaments.

Comme le reste de l'industrie pharmaceutique, Pfizer est confronté à une perte des brevets de ses anciens "blockbusters", médicaments à succès, et essaie également de parer à des pénuries aux Etats-Unis de produits injectables comme des perfusions.

"Ces hausses de prix devraient être compensées par des rabais et des réductions payées aux compagnies d'assurances", a assuré vendredi Pfizer.

Il a enfin souligné que cela n'aura aucune incidence sur la croissance de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis.

"Nous nous attendons à ce que le système de santé partage les bénéfices avec ses patients qui ne devraient pas supporter le coût" des hausses des médicaments, a réagi Ian Read, PDG du groupe.

"Le meilleur moyen d'avoir des prix abordables est de réduire les coûts croissants que les consommateurs ont à supporter" quand une partie n'est pas prise en charge par les assurances.

afp/rp