Zurich (awp) - Roche n'a pas échappé aux effets secondaires de la pandémie de coronavirus ce printemps, ni à l'appréciation du franc. Le laboratoire rhénan accuse sur les six premiers mois de l'année une contraction de 4% de son chiffre d'affaires, à 29,28 milliards de francs suisses. L'excédent d'exploitation apuré des effets non récurrents (de base) s'est érodé de 5% à 11,77 milliards, tout comme le bénéfice net à 8,47 milliards.

A taux de change constants (tcc), les recettes afficheraient toutefois une modeste progression de 1%, indique le compte-rendu à mi-parcours publié jeudi. Le mois de mai a clairement marqué le creux de la vague, avec une contraction de 15% des revenus du groupe. La croissance a fait son retour dès le mois de juin, ne permettant toutefois pas à Roche de contenter les attentes du marché.

La principale unité Pharmaceuticals a essuyé un recul de 4% (+1% tcc) à 23,2 milliards et la plus modeste division Diagnostics de 3% (+3% tcc) à 6,08 milliards.

Les ventes de médicaments tcc ont profité d'un essor de près de 40% des recettes des lancements récents - Hemlibra, Ocrevus, Tecentriq, ou encore Actemra/Roactemra - qui ont surcompensé un manque à gagner devisé à 2,1 milliards creusé par la concurrence de biosimilaires pour les vieillissants moteurs de vente que représentent les anticancéreux Herceptin, Avastin et Mabthera/Rituxan.

Lutte active contre le Covid-19

La division Diagnostics a pu compter sur les sept produits contribuant à la détection de l'infection active ou à postériori due au Covid-19 lancés depuis le début de l'année pour compenser l'impact négatif des mesures de confinement sur les outils de diagnostic de routine.

La direction s'appuie sur l'amorce de rétablissement constatée depuis le mois de juin pour reconduire ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice. La croissance doit atteindre 1 à 5% sur l'entier de 2020, hors effets de changes. Le bénéfice par bon de jouissance doit suivre une courbe similaire et les actionnaires peuvent compter sur une nouvelle hausse du dividende.

Les détenteurs de capitaux peinaient à cacher leur déception à la lecture des chiffres semestriels. A 09h58, le bon de jouissance Roche abandonnait 2,5% à 330,15 francs suisses, lestant un SMI en retrait de 0,13%.

UBS relève une amélioration impressionnante de la rentabilité sous-jacente ainsi que des alizés porteurs pour l'unité Diagnostics, qui risquent toutefois de demeurer éclipsés ce jeudi par la déception en termes de ventes.

Nonobstant une concurrence plus vive qu'attendu des biosimilaires pour les vieillissants moteurs de vente, les produits nouvellement lancés sont une nouvelle fois parvenus à plus que compenser le manque à gagner, souligne de son côté Vontobel.

jh/lk