(complété avec précisions, commentaires d'actionnaires, cours de clôture)

DUBLIN, 11 novembre (Reuters) - L'action de l'assureur britannique RSA Insurance a chuté lundi à Londres après l'annonce d'une enquête sur des soupçons d'irrégularités et de problèmes comptables au sein de sa filiale irlandaise remontant à au moins deux ans, qui l'a conduit à son deuxième avertissement sur résultats en une semaine.

Le titre du premier assureur dommages du Royaume-Uni a fini en baisse de 10,5% après avoir cédé jusqu'à 17% en séance et touché son plus bas niveau en 17 mois.

RSA a révélé vendredi soir avoir suspendu trois cadres dirigeants de la filiale irlandaise, parmi lesquels le directeur général Philip Smith et le directeur financier Rory O'Connor, en raison de problèmes identifiés durant un audit interne de routine.

Le directeur financier du groupe, Richard Houghton, a précisé lundi que le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers était chargé d'étudier en particulier "la comptabilisation de pertes importantes sur des demandes d'indemnisation et le calendrier de comptabilisation de primes".

Il a précisé que ces problèmes remontaient à au moins deux ans et qu'ils auraient cette année un impact de 70 millions de livres (83,5 millions d'euros) sur le résultat opérationnel.

La semaine dernière, RSA avait déjà annoncé que ses résultats annuels souffriraient de l'impact des événements météorologiques exceptionnels des derniers mois en Europe et au Canada.

DEUX AVERTISSEMENTS EN UNE SEMAINE

Le directeur général, Simon Lee, s'est efforcé lundi de rassurer les actionnaires, notamment sur le dividende, déjà réduit en février, en expliquant que le groupe serait plus prudent à l'avenir en matière d'acquisitions. Mais l'avertissement et l'enquête sur la filiale irlandaise fragilisent sa position.

"C'est vraiment difficile pour (le directeur général) parce qu'il a pris les commandes à un moment où l'action était très haute et que depuis, il y a eu une série de déceptions", a commenté sur BBC 5 Euan Stirling, directeur des investissements de Standard Life Investments, qui détient 4% du capital de RSA, ce qui en fait le cinquième actionnaire de l'assureur.

Un autre investisseur institutionnel, qui a requis l'anonymat, a déclaré que la série de mauvaises surprises annoncées par RSA le rendait vulnérable à une offre d'achat d'un de ses concurrents.

"Un avertissement sur résultats, ça peut être de la malchance. Deux en une semaine, ça commence à ressembler à de la négligence", a-t-il dit. "Des prédateurs potentiels pourrait ressortir le dossier RSA de leurs archives pour le mettre sur le haut de la pile."

Une source proche du dossier a expliqué à propos de la filiale irlandaise que le groupe était surveillé avec une attention particulière par la banque centrale irlandaise en raison de sa croissance rapide et d'une série d'acquisitions réalisées ces dernières années, comme celle du courtier en ligne 123.ie.

L'Irlande ne représentait toutefois que 4% des primes collectées par RSA l'an dernier.

Plusieurs intermédiaires, dont Citigroup et Credit Suisse, ont abaissé leur recommandation sur RSA. (Sam Cage, Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)