PARIS (Agefi-Dow Jones)--S'il est une catégorie de professionnels que la réforme fiscale de Donald Trump devrait enrichir, ce sont les banquiers d'affaires, surtout ceux spécialisés dans la pharmacie. Car les géants américains regorgent de cash et devraient faire des acquisitions un moteur de croissance privilégié cette année.

Ils ne seront pas les seuls à animer le marché des transactions comme le montre le double rachat que vient d'opérer Sanofi : quelques jours après s'être offert la biotech américaine Bioverativ, spécialiste de l'hémophilie, pour 11,6 milliards de dollars, le français a récidivé lundi avec une autre biotech, belge cette fois, pour 3,9 milliards d'euros.

Soit plus de 16 milliards de dollars d'emplettes sur le seul mois de janvier, sans compter que le groupe admet rester à l'affût.

La concurrence pour les bonnes cibles promet d'être rude, car lors d'une conférence organisée mi-janvier par JP Morgan, plusieurs ténors n'ont pas caché leur appétit : tour à tour, les patrons d'Allergan, Eli Lilly, Merck ou Biogen ont prédit des opérations d'envergure, avançant des raisons largement similaires.

Le coût élevé de développement de nouvelles molécules donnait déjà aux fusions et acquisitions un caractère accélérateur dans la transformation de l'industrie. Or la réforme fiscale de Donald Trump vient rendre plus désirables des biotechs dont l'imposition va baisser, tout en permettant aux prédateurs de muscler leurs moyens financiers en rapatriant à bon compte leur cash parqué à l'étranger.

Déjà la pharmacie compte parmi les secteurs qui ont le plus animé les transactions annoncées en janvier : celles-ci devraient globalement dépasser 300 milliards de dollars sur le mois, pour la première fois depuis 2000.

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: ECH

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