Zurich (awp) - L'association Swissmem affiche son soutien à Schmolz+Bickenbach (S+B). L'aciériste a recouru la veille auprès de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés (Finma) contre le rejet par la Commision des OPA (Copa) de la requête de deux actionnaires de référence concernant l'octroi d'une dérogation à l'obligation de présenter une offre dans le cadre d'une augmentation de capital.

Dans un communiqué diffusé mardi, la faîtière de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) souligne que S+B "lutte actuellement pour son existence" et qu'à ce titre "il est impératif que cette règle d'exception soit appliquée" afin de préserver les quelque 800 emplois que compte l'entreprise en Suisse.

A l'instar de la direction de S+B et d'une partie de la communauté financière, Swissmem manifeste son incompréhension face à la fin de non-recevoir de la Copa à la demande d'exemption déposée par deux actionnaires, Bigpoint - aux mains de Martin Haefner, propriétaire du distributeur automobile Amag -, et Liwet - véhicule d'investissement du milliardaire russe Viktor Vekselberg.

Exemption prévue par la loi

Et l'association de rappeler que la loi prévoit l'octroi d'une dérogation à la soumission d'une offre obligatoire à tous les actionnaires dans le cadre d'une restructuration. L'augmentation de capital de 325 millions de francs suisses qui sera soumise à l'approbation des actionnaires le 2 décembre est une mesure "indispensable en vue d'un assainissement financier" de l'entreprise.

En conclusion, Swissmem dit attendre de la Finma qu'en tant qu'autorité de recours compétente, cette dernière donne raison à S+B et annule la décision "contestable" de la Copa, ouvrant ainsi la voie à l'augmentation de capital projetée.

La direction de S+B avait indiqué lundi que la décision de la Copa aura pour conséquence que les deux actionnaires ne participeront pas, ou insuffisamment, à l'opération de renflouage financier.

Le groupe industriel lucernois souffre actuellement de la demande souffreteuse du secteur automobile et de l'industrie. Lors de la présentation du dernier partiel il y a deux semaines, son directeur général (CEO) Clemens Iller avait souligné le caractère "essentiel" de l'augmentation de capital.

A fin septembre, l'endettement se montait à 724 millions d'euros, un taux jugé "intenable au vu du faible excédent brut d'exploitation" (Ebitda) avait fait valoir le directeur financier (CFO) Matthias Wellhausen.

buc/fr