Paris (awp/afp) - Schneider Electric a annoncé jeudi une révision à la hausse de ses objectifs pour 2019, dopés par "la vigueur" de ses principaux marchés, en particulier nord-américain et chinois, en dépit d'une petite contraction de son bénéfice net semestriel.

Le géant français des équipements et solutions pour l'énergie vise désormais une croissance de son chiffre d'affaires à changes et périmètre constants comprise entre 4 et 5% en 2019 (contre +3 à +5% visés initialement), et une hausse de 6 à 8% de son bénéfice d'exploitation ajusté (Ebita) contre 4 à 7% jusqu'ici espéré.

"On a un très bon premier semestre sur la croissance du chiffre d'affaires, au-delà de nos attentes initiales pour certaines zones, et une belle progression de la marge, ce qui nous permet de revoir notre ambition à la hausse", a déclaré à l'AFP le directeur financier du groupe, Emmanuel Babeau.

"Et on vise maintenant le haut des fourchettes" pour la progression de ces deux éléments, a-t-il ajouté.

Au premier semestre, le groupe a subi en revanche un recul de 3% de son bénéfice net, à 993 millions d'euros.

Une baisse liée principalement à une moins-value de près de 200 millions d'euros enregistrée lors de la cession de Pelco, sa branche vidéosurveillance, ainsi qu'à des dépréciations d'actifs, selon l'entreprise.

Le bénéfice d'exploitation ajusté a quant à lui bondi de 10,8%, à 1,97 milliard d'euros, et le chiffre d'affaires de 7,2%, à 13,2 milliards, conformes aux attentes des analystes.

"La vigueur aux Etats-Unis, en Chine et la bonne résistance de l'Europe sont les bonnes nouvelles", résume Emmanuel Babeau, qui évoque "des progressions spectaculaires" notamment en Amérique du nord (+8,8% de chiffre d'affaires hors changes), avec une croissance à deux chiffres aux Etats-Unis sur les secteurs résidentiel, commercial et industriel, ainsi que sur les centres de données.

Bonne surprise au Royaume-Uni

En Chine, le groupe enregistre une croissance de 6% au 1er semestre, en dépit du ralentissement de marchés comme les fabricants de machines, touchés par la guerre commerciale avec les Etats-Unis.

"Nous gardons une vision positive de la partie construction et infrastructures où de gros investissements continuent à se faire", explique M. Babeau.

En Europe, "la (bonne) surprise a été le Royaume-Uni car on pensait qu'avec le Brexit ça allait être la catastrophe. Or même au 2e trimestre on est en croissance", affirme-il, relevant aussi de "bonnes performances" en France, en Allemagne ou en Italie. "Ce qui valide l'amélioration de conjoncture" relevée par les analystes, selon lui.

Sur les marchés émergents, le bilan est plus contrasté. Positive pour l'Inde et l'Asie du sud-est, elle connaît un "début de rebond" en Amérique du sud. En revanche, restent "des marchés plus compliqués comme la Russie ou le Moyen-Orient, pour des raisons diverses, d'instabilité, de sanction ou d'incertitudes".

Schneider Electric a adopté il y a quelques années une stratégie visant à se concentrer sur son coeur de métier et le numérique.

Avec par exemple des technologies liées à l'efficacité énergétique des bâtiments, ou l'équipement des centres de données dont la capacité de stockage croît mais dont la consommation d'énergie doit rester soutenable.

"On est une société de technologie et digitale, et c'est ce qui assurera notre futur", assure son directeur financier.

La "revue stratégique", lancée par Schneider en 2017 et devant lui permettre de céder 1,5 à 2 milliards d'euros d'actifs sur trois ans, se poursuit. "On a déjà cédé 300 millions environ sur le 1er semestre, et on a l'intention de venir avec d'autres cessions" d'ici à la fin 2019, a-t-il ajouté, relevant qu'en revanche les acquisitions ne sont "pas la priorité".

afp/al