Bruxelles (awp/afp) - Bruxelles a exprimé ses inquiétudes sur l'union entre le constructeur ferroviaire français Alstom et les activités mobilité de l'allemand Siemens auprès des deux groupes, a-t-on appris mercredi auprès de la Commission européenne et des entreprises concernées.

L'exécutif européen a envoyé lundi une "communication des griefs", ce qui constitue, dans le jargon bruxellois, une sorte d'acte d'accusation expliquant ce que la Commission attend d'eux, en particulier des cessions d'actifs, pour autoriser l'opération.

"Notre enquête se poursuit", a commenté l'exécutif européen.

Les deux groupes disposent désormais de dix jours pour répondre aux inquiétudes de la Commission.

L'exécutif européen a pour sa part jusqu'au 28 janvier pour donner son avis sur cette fusion, mais cette date pourrait être repoussée de quelques jours.

Mardi, la secrétaire d'Etat française auprès du ministre de l'Economie, Agnès Pannier-Runacher a affirmé son soutien au projet de fusion.

"C'est un enjeu très important pour nous parce que, d'un point de vue industriel, l'objectif, c'est de construire des géants européens, c'est ça qui nous permettra dans la compétition mondiale, face aux Etats-Unis et aux acteurs chinois, de tirer notre épingle du jeu", avait-elle expliqué.

Bruxelles a ouvert mi-juillet une enquête approfondie sur cette opération, qui pourrait donner naissance à un nouveau géant européen du rail, présent dans 60 pays avec un chiffre d'affaires annuel de 15,6 milliards d'euros.

Annoncée en septembre 2017, cette fusion historique permettrait aux deux entreprises de tenir tête au chinois CRRC et au canadien Bombardier.

Alstom, qui fabrique notamment le TGV, et la division transport de Siemens, qui produit les trains à grande vitesse ICE, avaient signé fin mars leur accord de rapprochement.

Mais la Commission avait dit craindre que cette "concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation".

L'agence gouvernementale de régulation du rail britannique avait, elle aussi, estimé à l'époque que la fusion aurait "un impact significatif au détriment de la concurrence sur le marché du rail britannique".

afp/rp