LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Les rendements sur la dette italienne ont grimpé vendredi sur des rumeurs de tensions au sein du nouveau gouvernement et alors que la valeur des emprunts d'Etat a été abaissée dans les comptes trimestriels des banques italiennes, ce qui fait craindre aux investisseurs un impact négatif sur leurs ratios de solvabilité.

Le taux italien à dix ans atteignait 2,975% vers 16h00 après avoir franchi le seuil de 3% dans la matinée. Il se situait autour de 2,9% jeudi et 2,8% mercredi. La hausse a débuté après que les médias italiens ont évoqué jeudi des désaccords au sein de la coalition gouvernementale sur le budget, certains investisseurs craignant que ces désaccords ne conduisent au départ du ministre de l'économie Giovanni Tria. Ce dernier avait rassuré les marchés en juin en affirmant l'attachement du pays à l'euro.

Mais les craintes sur la politique économique du gouvernement dirigé par Giuseppe Conte demeurent. "Le contrat de gouvernement prévoit une baisse des impôts et une hausse des dépenses", a rappelé James Atney, responsable senior des investissements chez Aberdeen Standard Investments. Avec la fin du programme de rachat de titres de la BCE prévue cette année, "cela constitue un cocktail toxique", a-t-il ajouté. De leur côté, les stratégistes de Société Générale ont abandonné leur conseil d'achat sur la dette italienne, jeudi.

Les inquiétudes portent également sur le secteur bancaire. Les banques italiennes ont vu la valeur de leurs portefeuilles d'obligations souveraines italiennes baisser au cours du deuxième trimestre. "Les banques subissent les conséquences négatives des tensions politiques de la fin mai", a commenté Vincenzo Longo, stratégiste d'IG Market. "Les investisseurs spéculent sur le fait que les banques italiennes ne voudront pas absorber le souverain qui ne sera plus racheté par la BCE tandis que les créanciers étrangers pourraient vendre leurs titres en prévision de nouvelles turbulences", a-t-il ajouté.

D'autres intervenants soulignent cependant que les faibles volumes en cette période estivale ont pu amplifier les mouvements sur les taux italiens, qui n'entraînent pas pour l'heure de contagion en Europe.

-Georgi Kantchev et Joe Wallace (Version française et contribution François Schott) ed: ECH

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