Pour sa première publication de résultats semestriels après son introduction en Bourse réussie début juin, Spie (-2,58% à 18,30 euros) ne profite pas vraiment de performances pourtant supérieures aux attentes. L'Ebita du groupe d'ingénierie a pourtant progressé de 7,5% à 142,7 millions d'euros au premier semestre 2015 par rapport à la même période de 2014. Le chiffre d'affaires a également augmenté, de 5,3% à 2,58 milliards d'euros. En fait, les investisseurs préfèrent retenir la prudence manifestée par le groupe sur son segment Oil & Gas.

"Nous assistons actuellement à une reprise des appels d'offre en France et dans le secteur Pétrole-Gaz mais le recul récent du cours du pétrole pourrait accentuer la faiblesse de l'activité OCTG au second semestre. L'introduction en bourse réussie facilite la mise en oeuvre de notre modèle de cycle vertueux de croissance", a mis en garde Gauthier Louette, le PDG de Spie.

Le groupe fait face à des difficultés sur les ventes d'OCTG (Oil Country Tubular Goods), ces produits tubulaires utilisés dans des champs pétrolifères en Angola. Dépendante des investissements des majors pétrolières, ce secteur souffre dans un contexte de réduction de coûts chez les exploitants de champs de pétrole confrontés à la baisse du cours du baril.

"Dans le contexte récent de nouveau recul du prix du pétrole, les perspectives restent incertaines dans l'activité OCTG, qui représentait 19 % du chiffre d'affaires du segment et 3 % du total consolidé au premier semestre", indique le groupe. Au premier semestre, l'ensemble de la division Oil & Gas and Nuclear représentait 16% du chiffre d'affaires du groupe Spie et 26% de son EBITA.

L'autre point noir des comptes semestriels du groupe concerne le marché français, premier marché de Spie avec 1,08 milliard d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre, qui a accusé une baisse de 3,4% de ses revenus et de 2,3% de son Ebita à 62,1 millions d'euros.

Réagissant à cette publication, Société Générale indiquait que les difficultés dans l'Oil & Gas et les risques sur la demande en France l'incitaient à maintenir des hypothèses "prudentes". Le bureau d'études reste tout de même à l'Achat sur le titre Spie et maintient son objectif de cours de 23 euros.