L'investisseur activiste et Vivendi, premier actionnaire de TIM avec 24% du capital, s'opposent depuis plus d'un an sur la gouvernance du groupe italien de téléphonie et la manière de relancer l'entreprise, engluée dans une dette de 25 milliards d'euros.

Le fonds activiste affirme dans cet avis financier que le titre Telecom Italia est "sous-évalué" et représente une "opportunité attractive d'investissement".

L'action TIM, qui a perdu près de 40% en 2018, gagnait plus de 6,5% à 0,49 euro à la Bourse de Milan vers 12h30 GMT.

"Elliott est une société financière avec une logique financière court-termiste", a réagi un porte-parole de Vivendi. "Elle profite de la baisse du cours de bourse de 45% depuis le 4 mai pour se renforcer. L'ironie c’est que c'est la gouvernance d’Elliott qui a fait baisser le cours de Bourse", a-t-il dit à Reuters.

Elliott a réitéré jeudi ses propositions pour augmenter la valeur de TIM. Il prône notamment une scission du réseau fixe de l'opérateur et une conversion de ses actions d'épargne.

Le fonds activiste, après avoir accusé Vivendi de ne servir que ses propres intérêts, lui a ravi au mois de mai le contrôle du conseil de TIM en parvenant à faire élire 10 de ses candidats, soit deux tiers des administrateurs.

Elliott et Vivendi s'affronteront le 29 mars, lorsque les actionnaires de TIM réunis en assemblée générale se prononceront sur la demande du groupe de médias français de remplacer cinq administrateurs désignés par Elliott en invoquant un "manque substantiel d'indépendance".

Vivendi avait souhaité que cette AG se tienne dès que possible, de préférence d'ici la mi-février.

Dans cet avis financier, Elliott estime "que tout changement dans la composition du conseil d'administration serait préjudiciable à la mise en oeuvre et au succès" des projets de création de valeur de TIM.

(Helen Reid, avec Gwénaëlle Barzic, Bertrand Boucey et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia