(Actualisation: commentaires d'analystes.)

Xavier Niel, le fondateur du groupe de télécommunications Iliad (>> ILIAD), est devenu le deuxième milliardaire français à prendre un intérêt important dans Telecom Italia (>> Telecom Italia SpA), ce qui pourrait mener à une bataille - ou bien une offre commune - pour prendre le contrôle de l'opérateur télécoms italien en difficulté.

L'autorité boursière italienne, la Consob, a indiqué jeudi que Xavier Niel avait acquis des options portant sur une participation de 11,2% dans Telecom Italia. La plupart de ces options, acquises au moyen d'un véhicule d'investissement personnel, sont exerçables entre juin 2016 et novembre 2017, a précisé la Consob.

Une part de 11% dans le capital de Telecom Italia vaut actuellement environ 2,35 milliards d'euros.

L'opération de Xavier Niel pourrait conduire ce dernier à un affrontement avec Vincent Bolloré - ou amener les deux investisseurs à travailler ensemble. L'homme d'affaires breton contrôle de son côté 20% de Telecom Italia par l'intermédiaire du groupe de médias Vivendi (>> Vivendi), dont il est le président du conseil de surveillance et le premier actionnaire.

Une source proche de Vincent Bolloré a indiqué que celui-ci n'agissait pas de concert avec Xavier Niel. Le fondateur d'Iliad n'a pas souhaité faire de commentaire.

Telecom Italia "pris par surprise"

Pour certains analystes, il serait logique que Vincent Bolloré et Xavier Niel travaillent ensemble, l'un apportant un savoir-faire dans les médias avec Vivendi et l'autre, une capacité d'innovation dans les télécoms.

"Vincent Bolloré est un expert dans l'art de prendre des participations puis le contrôle d'entreprises. Il est difficile d'aller contre lui", remarque Charles Bedouelle, analyste à BNP Paribas.

D'autres observateurs jugent la démarche de Xavier Niel opportuniste. "Il sait que Telecom Italia constitue une cible attractive dans une perspective de fusion-acquisition, qu'à un moment en Europe, il pourrait y avoir une activité transfrontalière" en la matière, observe Javier Borrachero, analyste à Kepler Cheuvreux.

La Consob cherche à déterminer s'il existe un lien entre les deux investisseurs, a indiqué un porte-parole du régulateur boursier.

Une source proche de Telecom Italia a déclaré que l'opération de Xavier Niel avait pris le groupe par surprise.

"Iliad et ses filiales ne détiennent pas d'actions ni de droits dans Telecom Italia, que ce soit directement ou indirectement", a de son côté déclaré une porte-parole d'Iliad.

-Nick Kostov et Eric Sylvers, The Wall Street Journal

(Version française Lydie Boucher) ed/EC

Valeurs citées dans l'article : ILIAD, Telecom Italia SpA, Vivendi