Zurich (awp) - Vifor Pharma est prêt à poursuivre le développement de son médicament inhibiteur de la ferroportine administré par voie orale, qui permet de lutter contre la surcharge en fer dans le sang. Le laboratoire pharmaceutique a obtenu des résultats d'étude positifs en phase I et se dit désormais prêt à passer à la phase II.

Le groupe a réitéré son ambition de devenir le numéro un mondial des traitements de la carence en fer, néphrologiques et cardio-rénaux, selon un communiqué publié lundi.

Les données récoltées en phase I montrent un profil d'innocuité et de tolérance favorable, a précisé l'entreprise. L'essai a été mené sur des volontaires sains sur une période de neuf mois et s'est terminé en octobre 2018. Ceux-ci ont reçu des doses uniques administrées par voie orale de l'inhibiteur de la ferroportine VIT-2763 de 5 mg à 240 mg, ou des doses multiples de 60 mg à 120 mg, une ou deux fois par jour sur une durée de sept jours.

L'inhibiteur de la ferroportine VIT-2763 a été bien toléré chez tous les participants à l'essai, avec des effets secondaires "légers à modérés qui étaient passagers et ont disparu spontanément", précise le communiqué.

Développé par Vifor Pharma, VIT-2763 se lie à la ferroportine au niveau moléculaire et la bloque pour éviter une libération de fer dans le sang. Cette molécule est le seul exportateur de fer connu chez les mammifères, qui joue un rôle clé dans la régulation de l'absorption et de la distribution du fer dans l'organisme, stabilisant ainsi les taux de fer dans le sang, détaille l'entreprise.

Etude de phase II en préparation

Fort de ses données positives, Vifor Pharma débutera un essai de preuve de concept de phase II au deuxième semestre. Celui-ci sera mené sur des patients atteints de bêta-thalassémie avec surcharge en fer avérée.

La bêta-thalassémie est une maladie du sang héréditaire rare qui réduit la production d'hémoglobine fonctionnelle dans les globules rouges, ce qui peut entraîner un apport insuffisant en oxygène dans de nombreuses parties du corps et provoquer une anémie. Cette maladie est traitée à l'aide de transfusions, pouvant occasionner des niveaux de fer trop élevés dans le corps. Le VIT-2763 peut améliorer le métabolisme du fer et la production de globules rouges.

"VIT-2763 a fait une solide transition du stade préclinique aux essais sur l'homme. Ces résultats sont encourageants et offrent une solide base pour développer le programme d'inhibiteur de la ferroportine", a commenté Stefan Schulze, président de la direction et directeur des opérations, cité dans le communiqué.

L'inhibiteur de la ferroportine est le seul médicament en cours de développement de Vifor Pharma, les autres produits de cette catégorie étant co-développés avec d'autres entreprises biotechnologiques ou pharmaceutiques, rappellent les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

Ces derniers ne prennent pas en compte les médicaments en phase I pour leurs estimations, dans la mesure où les chances d'obtenir une homologation sont faibles à ce stade, de l'ordre de 5% à 10%, et que plusieurs années seront nécessaires pour cela.

Comme seule une petite indication sera testée en phase II pour le VIT-2763, le potentiel du médicament restera limité dans un premier temps, selon les analystes. La nouvelle est donc considérée neutre pour le titre.

A la Bourse, l'action Vifor a terminé en hausse de 0,8% à 110,50 francs suisses dans un SLI en baisse de 0,25%.

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