Vivendi (+1,99% à 21,23 euros) domine le CAC 40 grâce à des notes d’analystes qui soulignent le potentiel de revalorisation de sa filiale UMG (Universal Music) et de redressement de Canal+. Credit Suisse est le plus affirmatif, qui a relevé directement de deux crans son opinion sur Vivendi, à Surperformance, tout en fixant un objectif de cours de 23,40 euros (+33,7%). Pour le bureau d’études, les investisseurs sous-estiment d’abord le fait qu’Universal Music pourrait voir sa rentabilité bondir au cours des prochaines années, grâce à son positionnement sur le streaming.

Pour Credit Suisse, la marge d'Ebitda de la filiale musicale de Vivendi pourrait atteindre 23% d'ici 2025, contre 14% en 2016. Sur la seule période 2016-2019, le broker prévoit une croissance de 3,7 points contre un consensus de +2,6 points. Pour l'analyste, UMG va bénéficier dans les prochaines années de relais de croissance, notamment dans les pays émergents, qui vont soutenir la hausse de son chiffre d'affaires et, par conséquent, sa rentabilité.

Comme elle l'a déjà été dans bien des secteurs, la Chine pourrait être dans les prochaines années le principal moteur de la croissance des labels musicaux. Credit Suisse note que le pays ne représentait en 2016 qu'1% du chiffre d'affaires mondial issu de l'exploitation musicale alors qu'il héberge 20% de la population. Le potentiel de croissance est donc très important alors que les Etats-Unis, premier marché au monde, ont représenté en 2016 34% du chiffre d'affaires. Alors que le streaming est d'ores et déjà la forme de consommation de la musique préférée des mélomanes chinois, Credit Suisse s'attend à ce qu'il bénéficie de la volonté du gouvernement de lutter contre le piratage illégal.

Vivendi doit-il s'inquiéter des conséquences de l'affaire italienne ?

Du côté de Canal+ ensuite, Credit Suisse note que la pénétration de ses offres web, via son application MyCanal, est élevée puisque 75% de ses abonnés ont souscrit non seulement à l'offre de base mais en plus à au moins un pack comprenant l'accès à la plateforme web. D'autre part, le bureau d'études observe que le taux de satisfaction des abonnés Canal+ est élevé : seuls 20% d'entre eux songeraient à passer à la concurrence dans l'année contre 23% des clients d'autres chaines de télévision payante.

Dans ce contexte plutôt favorable, Credit Suisse note toutefois que les difficultés rencontrées par Vivendi en Italie représentent un risque pour le groupe et n'en attend pas de résolution à court terme. Sur ce sujet, Oddo BHF se montre plus nuancé, affirmant aujourd'hui que "même un scénario noir (non retenu par Oddo) nous semble largement surmontable à l'échelle plus globale de Vivendi".

Le groupe français pourrait être contraint de se désengager entièrement de Mediaset mais aussi de consolider intégralement la dette de Telecom Italia s'il était avéré qu'il exerce un contrôle sur l'opérateur. De plus, le gouvernement italien pourrait imposer des représentants au Conseil d'administration de Telecom Italia. Oddo BHF ne voit pas dans ces menaces de quoi remettre en cause sa recommandation d'Achat sur Vivendi.

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia