La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, mise en cause dans cette affaire, a assuré pour sa part ne plus être "concernée" et fait valoir sur LCI que les juges d'instruction n'avaient jamais envisagé sa mise en examen.

Havas estime de son côté que cette affaire "concerne uniquement Business France", l'établissement public qui était dirigé par Muriel Pénicaud à l'époque des faits.

La justice enquête sur les conditions dans lesquelles Business France a confié au groupe publicitaire l'organisation d'une coûteuse soirée de promotion de la "French tech" autour d'Emmanuel Macron à Las Vegas en janvier 2016.

A l'époque, Muriel Pénicaud présidait cet organisme chargé de promouvoir la France auprès des investisseurs étrangers et Emmanuel Macron était ministre de l'Economie.

La ministre du Travail a été entendue en mai dernier au pôle financier du tribunal de Paris en tant que témoin assisté.

Elle a dénoncé mercredi un "tribunal médiatique" à propos de l'article du Canard enchaîné, qui dévoile les conclusions d'un rapport des enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Selon ce rapport, cité par l'hebdomadaire satirique, la ministre "pourrait être tenue pour première responsable de la commission de délit de favoritisme".

HAVAS SE DÉFAUSSE SUR BUSINESS FRANCE

"Ça commence à suffire", a lâché Muriel Pénicaud sur LCI. "Ce ne sont pas les médias qui jugent, il n'y a pas de tribunal médiatique, c'est les juges."

"Il y a eu une enquête judiciaire (...) Le 22 octobre dernier les juges ont rendu leurs conclusions. Clairement, ils n'ont pas imaginé que je puisse être mise en cause au vu du dossier", a-t-elle expliqué. "Je ne suis pas mise en cause, je ne suis plus concernée par ce dossier."

"Il y a de la malhonnêteté, quand on fait semblant d'informer sur une affaire et qu'on ne dit pas que la décision de justice prime", a ajouté la ministre à propos du Canard Enchaîné, à l'origine des révélations sur cette affaire.

De son côté, Havas déplore dans une déclaration transmise à Reuters la "confusion entretenue entre le champ d'application du contrat-cadre" conclu entre le groupe et Business France et "la ligne budgétaire" de l'opération de Las Vegas.

"Il existe en effet chez Business France depuis l'origine une question interne relative à la ligne budgétaire destinée à financer la French Tech Night", explique le groupe.

"Cette circonstance n’est pas opposable à Havas Paris dès lors que la prestation de Las Vegas correspondait à l’objet du contrat-cadre 'Creative France' conclu (...) à la suite d'une procédure d’appel d’offres en totale conformité avec les règles de la commande publique", ajoute-t-il.

(Sophie Louet et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Bolloré