New York (awp/afp) - Les stocks de pétrole brut et ceux des produits raffinés ont enregistré une hausse surprise la semaine dernière aux Etats-Unis, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

"Si l'on fait le compte de l'ensemble des stocks, on a eu affaire à une très large augmentation", a souligné Kyle Cooper, analyste pour IAF Advisors.

Lors de la semaine achevée le 17 mai, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 4,7 millions de barils pour s'établir à 476,8 millions, là où les analystes interrogés par l'agence Bloomberg anticipaient une baisse de 1,7 million de barils.

Les stocks d'essence ont progressé de 3,7 millions de barils, contre une diminution de 850.000 barils anticipée par les analystes.

Les réserves d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont avancé de 800.000 barils, là où les analystes prévoyaient un repli de 500.000 barils.

Les stocks de brut s'inscrivent en hausse de 8,8% par rapport à la même époque l'an dernier et de 4% au-dessus de la moyenne des cinq dernières années à cette période. Ceux d'essence s'affichent en hausse de 10,9% par rapport à leur niveau d'il y a un an et en baisse de 4% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les stocks des produits distillés sont en retrait de 2,2% par rapport à leur niveau d'il y a un an et sont au niveau de la moyenne des cinq dernières années.

Egalement scrutés puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont, eux, augmenté de 1,3 million de barils, pour s'établir à 49,1 millions de barils.

Record historique

Déjà en baisse avant la diffusion de ces chiffres, le cours du baril de pétrole à New York creusait ses pertes depuis, perdant 1,35 dollar à 61,78 dollars, vers 15H30 GMT sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les stocks de pétrole brut ont bondi de 37 millions de barils lors des neuf semaines précédentes. "Pour être honnête, cette très forte hausse survient après un plongeon", a commenté Kyle Cooper.

Les stocks de brut avaient connu un repli brutal de 15 millions de barils en l'espace de quatre semaines, mais la tendance s'est inversée au terme d'une période de maintenance des raffineries.

Ce mouvement pouvait par ailleurs partiellement s'expliquer dans le dernier rapport hebdomadaire de l'EIA par un net repli des exportations américaines, qui se sont affichées la semaine dernière à 2,92 millions de barils par jour (mbj) en moyenne contre 3,35 mbj une semaine auparavant.

Dans le même temps, les réserves stratégiques américaines ont de nouveau reculé, de 1,1 million de barils. Après n'avoir pratiquement pas bougé en six mois, elles avaient diminué de 1,8 million de barils la semaine précédente après des baisses de plusieurs centaines de milliers de barils lors des deux semaines antérieures.

La production s'est pour sa part établie à 12,2 mbj en moyenne, tout près de son record historique de 12,3 millions de barils atteint fin avril. Cette production hebdomadaire évolue au-dessus de la barre des 12 millions de barils depuis plusieurs mois, faisant des Etats-Unis le premier producteur mondial d'or noir.

La cadence des raffineries s'est quant à elle relativement stabilisée, ces dernières fonctionnant en moyenne à 89,9% de leurs capacités, contre 90,5% la semaine précédente.

Au cours des quatre précédentes semaines, les Etats-Unis ont au total consommé en moyenne 19,9 mbj de produits raffinés, soit 2,7% de moins qu'à la même période l'an dernier. La demande d'essence a reculé de 1,1% tandis que celle d'autres produits distillés a baissé de 4%.

afp/rp