Ce nouveau statut est à mettre au crédit de l’essor fulgurant de la production américaine, entrainée par le développement rapide des « shale oil », qui atteint désormais des niveaux records au-delà de 11,5 millions de barils par jour. Les raffineries US tournent ainsi à plein régime et inondent littéralement le marché intérieur de produits pétroliers dans la mesure où l’offre des raffineries dépassent la croissance de la consommation américaines d’essence, de mazout ou encore de propane.

 
Mécaniquement, cet excès est éliminé par les exportations, d’autant plus que les Etats-Unis intensifient leurs efforts pour s’équiper de terminaux pétroliers de haute capacité (capable d’accueillir des supers tankers de type VLCC). Le pétrole américain trouve de nouveaux débouchés en Inde, en Corée du Sud ou encore à Taiwan, la destination chinoise étant momentanément suspendue en raison des différends commerciaux sino-américains.


 
Dans le même temps, la tendance est à la baisse des importations de brut, surtout provenant des pays qui fournissent du pétrole léger tel que le brut nigérian et algérien (voir ci-dessus), que les raffineurs ont remplacé par du pétrole américain. Néanmoins, les Etats-Unis demeurent toujours des importateurs nets de brut. Selon les données du mois de septembre fournies par l'EIA, les importations américaines de brut s’élevaient à 7,6 millions de barils par jour (mbj), contre des exportations de l’ordre de 2,1 mbj. Rappelons que les raffineries US ont intrinsèquement besoin de pétrole lourd, une qualité de brut non disponible en quantité sur le territoire national, pour réaliser des mélanges avec les pétroles de schistes, trop légers pour établir leur mix-produit. Ce pétrole provient principalement des sables bitumineux de l’Alberta, dont les importations ne fléchissent pas, au grand désarroi des acteurs canadiens qui traversent une crise majeure.