L'action perd 6,6% en matinée, soit la plus forte perte de l'indice FTSEurofirst 300, après avoir inscrit un plus bas de 16 mois, tandis que l'indice des bancaires européennes perd 0,85% dans le même temps, la plus forte perte sectorielle à ce stade de la journée.

Standard Chartered, qui réalise plus de 90% de ses profits en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, a dit que le bénéfice d'exploitation de la banque de détail devrait diminuer de 10% au moins, en raison de problèmes en Corée, tandis que le bénéfice de la banque de gros devrait avoir stagné, aboutissant à un recul du bénéfice dans son ensemble.

"Nous avons observé un ralentissement important ce quatrième trimestre, surtout dans les marchés financiers", a dit le directeur financier Richard Meddings.

La croissance du haut du bilan est devenu le principal souci de la banque, observe l'analyste Gary Greenwood de Shore Capital, ajoutant que de nouvelles exigences de fonds propres feront qu'il sera difficile pour l'établissement de progresser à court terme au niveau du rendement des fonds propres.

CONFIANCE POUR LE LONG TERME

De fait, la banque a annoncé que son revenu cette année serait sans doute du même ordre que celui de 2012, alors que les analystes anticipaient une hausse de l'ordre de 4%.

Après un ralentissement des marchés financiers amorcé en août, le quatrième trimestre est en retrait par rapport au précédent, observe Meddings. L'activité sur les taux a particulièrement souffert des incertitudes qui affectent l'évolution des taux d'intérêt en général.

La banque affirme contrôler étroitement ses coûts mais ajoute qu'ils seront un peu plus élevés qu'en 2012 en raison de la hausse des dépenses légales et d'un prélèvement fiscal sur les banques, tandis que les pertes liées à des créances irrécouvrables risquent d'avoir augmenté, surtout en Corée.

La banque s'attend à ce que sa banque de détail coréenne ait perdu 200 millions de dollars cette année et à ce que son revenu ait diminué de 15%. Standard Chartered a passé une provision pour dépréciation de sa filiale coréenne d'un milliard de dollars en août et est en train de la restructurer.

Les affaires marchent bien à Hong Kong et en Afrique mais la croissance à Singapour a ralenti.

L'établissement, confronté à des problèmes qu'il juge de court terme, a pris des mesures pour réduire les dépenses et rationaliser les opérations tout en disant confiant pour ses perspectives de croissance à long terme.

La banque a supprimé quelque 2.000 emplois durant l'année écoulée, mettant un terme à des embauches tous azimuts qui avaient vu ses effectifs tripler à 89.000 durant la dernière décennie.

Le consensus de 26 analystes interrogés par Reuters donne pour la banque un bénéfice imposable de 7,4 milliards de dollars cette année, en hausse de 8% sur les 6,9 milliards de l'an dernier.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

par Steve Slater