l'aluminium et du sucre

Londres (awp/afp) - Le prix de l'or s'est légèrement apprécié depuis lundi, profitant de la faiblesse du dollar et du sentiment d'aversion au risque qui règne sur le marché.

La semaine aura cependant été calme pour le marché aurifère, qui a attendu le discours du président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell vendredi.

Il a affirmé que la Fed pourrait ralentir son programme de rachats d'actifs en 2021, mais s'est empressé de préciser que cela n'indiquait pas qu'une hausse des taux était à l'horizon.

M. Powell a aussi averti qu'un tour de vis monétaire prématuré, en réponse à des facteurs transitoires qui font grimper l'inflation, pourrait être "très néfaste".

Pour l'or, des taux bas signifient que les obligations américaines, autre actif refuge, sont moins attractives et rendent le métal jaune, qui n'offre aucun rendement, plus intéressant.

Par ailleurs, le prix de l'or est fixé en dollars sur le marché international, et une baisse du billet vert rend les lingots moins chers pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

Autre facteur favorisant l'or, l'incertitude géopolitique monte: "l'attaque de l'aéroport de Kaboul a sans aucun doute profité au métal", note Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

Un double attentat revendiqué par la branche afghane du groupe Etat islamique, l'Ei-K, a fait plusieurs dizaines de morts jeudi.

Une once d'or s'échangeait vers 15H50 GMT (17H50 à Paris) contre 1.810,59 dollars, au lieu de 1.781,12 dollars le vendredi précédent en fin d'échanges.

L'aluminium au sommet

Le prix de l'aluminium a atteint vendredi un plus haut depuis le 19 avril 2018, à 2.697,00 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME). Il est tiré par les pressions qui pèsent sur l'offre tandis que la demande reste élevée.

"La production au mois d'août, et peut-être aussi des mois suivants, devrait être plus faible en raison de la pénurie d'électricité en Chine et d'une grève au Canada", a expliqué M. Briesemann.

Or la demande mondiale est forte: elle s'inscrit en hausse de 10,5% de janvier à juin 2021 par rapport aux niveaux enregistrés un an auparavant, a annoncé le Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) dans son dernier rapport publié la semaine dernière.

Selon lui, le marché de l'aluminium est même déficitaire depuis le début de l'année, de l'ordre de 1,021 million de tonnes, alors qu'il était excédentaire d'un volume comparable l'an dernier.

Sur le LME, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 2.639,00 dollars vendredi à 15H55 GMT (17H55 à Paris), contre 2.546,50 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Le sucre bien orienté

Les prix du sucre se sont légèrement appréciés cette semaine, portés par la demande en éthanol et une production brésilienne toujours affectée par les conditions climatiques extrêmes en juillet.

La livre de sucre brut approchait vendredi les 20 cents la livre sur le marché new-yorkais, proche de son dernier plus haut depuis février 2017 atteint mardi dernier, à 20,37 cents.

Selon le dernier rapport de l'association industrielle Unica, la production de sucre de la principale région productrice au Brésil, le Centre-Sud, a baissé de 7,5% lors de la première quinzaine d'août.

"Cela s'explique en partie par le fait qu'une plus grande partie de la canne à sucre a été orientée vers la production d'éthanol", souligne Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank, ce qui diminue l'offre de sucre disponible sur le marché.

Ce phénomène devrait continuer encore cette semaine, marquée par une hausse de 10% des cours du brut.

La récolte brésilienne est par ailleurs affectée par des conditions météorologiques extrêmes du mois de juillet. Un froid glacial avait endommagé certaines plantations.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 484,50 dollars vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), contre 483,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison au même mois valait 19,95 cents, contre 19,58 cents sept jours auparavant.

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