La pandémie de coronavirus va plonger l'économie allemande dans sa plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale, a averti mercredi le ministre de l'Economie, en annonçant une importante révision des prévisions de croissance pour cette année.

    "Nous sommes confrontés à des défis majeurs, tant sur le plan économique que politique", a souligné Peter Altmaier, lors d'une conférence de presse.

Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie d'Europe devrait chuter de 6,3% en 2020, selon son ministère, qui tablait auparavant sur une croissance de 1,1%.

Il estime que le point bas de la récession devrait être atteint au deuxième trimestre et que l'activité devrait ensuite se redresser progressivement.

Pour 2021, Berlin table sur un rebond avec une croissance de 5,2%.

Ces nouvelles prévisions s'appuient sur l'hypothèse d'une levée graduelle des mesures de confinement adoptées pour freiner la propagation du coronavirus. Peter Altmaier a souligné l'importance de l'étalement du processus. "Parce que ce n'est qu'en levant les restrictions économiques et sociales pas à pas et avec mesure que nous pourrons entamer la lente reprise au second semestre", a-t-il expliqué.

Le gouvernement s'attend par ailleurs à ce que l'inflation tombe à 0,5% en 2020 pour rebondir à 1,5% en 2021.

    Le chômage devrait quant à lui concerner 2,62 millions de personnes en 2020, contre une moyenne de 2,27 millions en 2019, et le nombre de salariés en chômage partiel devrait atteindre trois millions.

    Le ministre de l'Economie a ajouté que le gouvernement envisageait de nouvelles aides en faveur des secteurs les plus durement affectés par le confinement, tels que la restauration, l'industrie et l'événementiel.

    Un plan de relance d'un montant total de 750 milliards d'euros adopté fin mars prévoit notamment une rallonge budgétaire de 156 milliards d'euros et l'octroi de 100 milliards d'euros à un fonds de stabilité qui pourra prendre des participations directes dans des entreprises.

(Michael Nienaber, version française Marc Angrand)