Francfort (awp/afp) - Le gendarme allemand du secteur financier Bafin a mis en garde mardi sur la situation tendue dans l'immobilier commercial, de nature à mettre quelques banques spécialisées en difficultés.

"La situation difficile" de ces derniers mois sur le marché de l'immobilier commercial affectera les revenus de banques exposées "pendant une période plus longue" et va nécessiter "des provisions pour risques plus élevées", selon un rapport du superviseur, identifiant une série de risques pour le secteur pour l'année 2024.

Les établissements dont les modèles économiques sont "hautement spécialisés" ou bien dont les portefeuilles ont mis l'accent sur "une mauvaise sélection de propriétés" pourraient connaître "des difficultés", poursuit le rapport.

Cet avertissement survient en pleine débâcle du groupe d'immobilier autrichien Signa, qui fait des vagues dans le secteur financier allemand en raison de l'exposition de nombreuses banques et d'assurances créancières, qui devront passer des provisions.

Les promoteurs immobiliers souffrent particulièrement de la forte hausse des coûts de financement et de construction. En 2023, plusieurs développeurs de projets "ont dû déposer le bilan", rappelle la Bafin.

Les temps deviennent globalement "plus durs" avec la hausse des coûts de financement et la faiblesse de l'économie qui "met à rude épreuve de nombreuses entreprises et consommateurs", selon le président de la Bafin Mark Branson.

"Nous devons nous attendre à ce que les faillites continuent d'augmenter et que la situation des marchés immobiliers ne se redresse pas rapidement", a-t-il poursuivi.

Les autres risques pour le secteur financier mis en avant par la Bafin concernent notamment les cyberattaques ou les pannes informatiques.

Les attaques de prestataires externes oeuvrant pour de nombreux clients vont en particulier rendre le secteur financier "immédiatement nerveux", a rappelé M.Branson.

L'été dernier, le groupe de hackers Cl0p a attaqué le prestataire de transfert de données Move-IT, avec pour conséquence une fuite de données pour des milliers d'entreprises dans le monde, y compris en Allemagne.

En tant que superviseur, "nous surveillons cela de plus en plus attentivement", a assuré M.Branson.

afp/rp