BERLIN, 21 juin (Reuters) - La "grande coalition" au pouvoir en Allemagne s'est entendue mardi pour interdire la fracturation hydraulique pour l'exploitation des gaz de schiste, ce pour une durée indéterminée, à l'issue de plusieurs années d'âpres débats sur la question.

Les organisations écologistes ont estimé que cette interdiction n'allait pas assez loin et se sont engagées à combattre cet accord en l'état.

Des forages tests seront autorisés mais seulement avec le feu vert du gouvernement du Land concerné, ont déclaré des responsables.

L'industrie allemande souhaite que soit permise la fracturation hydraulique, ou dislocation de formations géologiques par injection de produits chimiques et d'eau dans les roches pour libérer les gaz emprisonnés. Selon les industriels, l'exploitation des gaz de schiste grâce à cette technologie permettrait d'abaisser les coûts de l'énergie, mais l'opposition à la fracturation est forte en Allemagne.

Si la loi est approuvée par le Bundestag, l'Allemagne suivra l'exemple de la France en interdisant la fracturation hydraulique, tandis que le Royaume-Uni l'autorise dans la limite de réglementations strictes concernant l'environnement et la sécurité.

L'Allemagne avait failli procéder il y a un an à un vote des députés sur une législation interdisant la fracturation hydraulique, mais les efforts engagés se sont alors heurtés à des désaccords entre l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD.

Ces deux formations se sont entendues mardi sur une interdiction pour une durée indéterminée, mais le texte de compromis prévoit que le parlement fédéral réexamine la décision en 2021, comme l'a déclaré Thomas Oppermann, qui dirige le groupe parlementaire SPD au Bundestag.

A la CDU, des responsables ont confirmé qu'un compromis avait bien été trouvé. (Holger Hansen et Andrea Shalal; Eric Faye pour le service français)