Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro a peu varié mercredi, à quelques heures d'une décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui devrait laisser ses taux d'intérêt inchangés.

"C'est calme sur les marchés de taux, qui sont vraiment dans l'attente de la Fed", a résumé auprès de l'AFP Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

Toutefois, "les marchés sont un peu stressés" avant cette échéance et "donc ils achètent des emprunts d'Etat américains et allemands", qui se détendent légèrement, et se délestent à l'inverse "des actifs risqués" à l'image des actions et des obligations des pays les moins solides de la zone euro.

La banque centrale américaine devrait laisser ses taux d'intérêt inchangés mercredi après avoir promis qu'elle serait "patiente", mais ce sont ses nouvelles prévisions économiques qui vont attirer l'attention des marchés.

A 18H30 GMT, Jerome Powell, son président, tiendra une conférence de presse, sa deuxième de l'année, après la publication du traditionnel communiqué.

Les investisseurs tablent sur "un discours plutôt accommodant" de la banque centrale américaine qui devrait, d'après eux, "modifier ses prévisions de croissance plutôt à la baisse" mais également réviser ses projections moyennes de taux d'intérêt pour l'année 2019, les faisant passer de deux à une, a détaillé M. Bourguignon.

Les marchés seront aussi "très attentifs à ce que la Fed dira en ce qui concerne sa politique de bilan", a-t-il ajouté, précisant que le marché anticipait qu'elle annonce un arrêt de la réduction de ce dernier plus tôt que prévu.

La réduction de ce bilan de la Fed avait agité les marchés, qui voient ces désinvestissements comme une action à la hausse sur les taux, malvenue alors que l'économie mondiale ralentit. Depuis, les membres de la Fed ont indiqué que ce délestage pourrait prendre fin cette année.

Mais "pour peu que la Fed n'aille pas dans ce sens (...) le marché le prendrait très mal", a estimé M. Bourguignon.

peu d'avancées sur le Brexit

Quant au Brexit, "il va y avoir un report" de la date de divorce de toute évidence, mais "nous avons peu d'avancées sur ce sujet", qui reste un objet de préoccupation pour les investisseurs, a jugé le spécialiste.

La Première ministre britannique a demandé mercredi aux dirigeants européens un report de trois mois. Le président du Conseil européen Donald Tusk a répondu que les dirigeants des pays de l'UE étaient prêts à accorder au Royaume-Uni une "courte extension" de la période précédant son départ s'il y a "un vote positif" des députés britanniques sur l'accord de Brexit déjà négocié avec Theresa May.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a reculé légèrement à 0,084% contre 0,097% mardi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même trajectoire, finissant proche de l'équilibre, à 0,458% contre 0,467%, tout comme celui de l'Espagne à 1,164% contre 1,172%.

Le taux d'emprunt à dix ans de l'Italie s'est quant à lui légèrement apprécié à 2,526% contre 2,494%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans s'est détendu à 1,157% contre 1,186%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans baissait à 2,588% contre 2,612% mardi, de même que celui à 30 ans, à 3,005% contre 3,022%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 2,450% contre 2,469%.

afp/rp