Paris (awp/afp) - Le marché de la dette a connu une petite tension vendredi, le dynamisme du marché de l'emploi américain incitant les investisseurs à se montrer moins prudents et à délaisser un peu les actifs obligataires refuges.

"Les mouvements sont en lien avec les chiffres de l'emploi américain", a relevé auprès de l'AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

Le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis en août, marqué par de solides créations d'emploi et une montée des salaires, constituait le principal indicateur du jour.

"Ces statistiques montrent que le marché du travail américain reste bien orienté. La montée des salaires peut soutenir un peu la tendance inflationniste aux États-Unis, ce qui s'est traduit par une petite hausse des rendements américains et européens", a souligné M. Lenoir.

Selon lui "la dette italienne est aussi restée assez surveillée après avoir constitué l'un des sujets majeurs de la semaine".

"Ils ont en effet connu une détente significative avec les déclarations des responsables du gouvernement assurant que leur budget serait plutôt conforme aux critères de l'Union européenne", a-t-il ajouté.

"Sur un marché obligataire où les investisseurs étaient prudents face à cette dette et plutôt enclins à se protéger d'un risque sur ce pays, ces nouvelles ont inversé la tendance", selon lui.

"Les prévisions sur le budget ne sont pas encore très claires, il y a encore beaucoup de questions qui se posent, a-t-il poursuivi, mais il y a un peu plus de visibilité".

Les responsables du gouvernement italien, à commencer par le vice-Premier ministre Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite) ont multiplié ces derniers jours les déclarations affirmant que l'Italie respecterait les règles budgétaires européennes. Le gouvernement italien doit présenter son budget 2019 d'ici la fin du mois.

A la clôture du marché à 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a progressé à 0,387% contre 0,355% jeudi à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France est également monté à 0,719% contre 0,695%, tout comme celui de l'Espagne mais plus légèrement à 1,461% contre 1,449%, tandis que celui de l'Italie reculé encore un peu à 3,035% contre 3,058%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans s'est tendu à 1,459% contre 1,416%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis montait à 2,940%, contre 2,873% jeudi, à l'instar de celui à 30 ans à 3,102%, contre 3,053%. Le taux à deux ans s'établissait pour sa part à 2,699%, contre 2,682%.

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