Zurich (awp) - La Bourse suisse poursuivait le mouvement de repli entamé la veille, sur fond d'incertitudes sur l'avenir des relations de la Maison Blanche avec son principal rival au Moyen-Orient - l'Iran - comme avec son principal partenaire commercial - la Chine.

Les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis sont encore montées d'un cran la nuit dernière, avec l'adoption par Washington de nouvelles sanctions à l'égard des hautes sphères du régime des ayatollahs. Téhéran a d'ores et déjà estimé que ces mesures fermaient "de manière permanente" la voie de la diplomatie entre les deux pays.

"L'escalade a joué le rôle de déclencheur de ventes sur le marché des hydrocarbures, les négociants éprouvant des craintes pour la demande en pétrole", souligne à cet égard CMC Markets dans une note.

Le dossier commercial sino-américain en revanche présente des signes de détente, dans la foulée d'un entretien téléphonique entre négociateurs chinois et étasuniens en préambule d'une rencontre Xi-Trump qui pourrait se tenir dans le cadre du G20 en fin de semaine au Japon.

Sur le front conjoncturel, l'indicateur hexagonal du climat des affaires n'a guère évolué entre les mois de mai et de juin. Dans un agenda sinon plutôt vide, les Etats-Unis feront le point dans l'après-midi sur la confiance des consommateurs en avril et sur le marché du logement neuf en mai.

A 09h07, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,25% à 9874,32 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,22% à 1509,67 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,21% à 11'929,87 points. Sur les trente principales valorisations de la place zurichoise, 19 reculaient, dix tentaient une contre-offensive et Lafargeholcim s'accrochait à l'équilibre, malgré un traitement hors dividende de 2,00 francs suisses par action.

Geberit tenait la lanterne rouge provisoire avec Adecco (-0,8% chacun), derrière les bancaires Credit Suisse et UBS (0,7% chacune). Julius Bär s'affaissait de 0,6%. La banque aux deux voiles a cédé l'essentiel de sa plateforme Investlab à l'espagnol Allfunds.

Le premier poids lourd de la cote Nestlé (-0,5%) bridait toute éventuelle velléité de rebond.

Du côté des mastodontes pharmaceutiques, Novartis (+0,1%) a reconnu dans la nuit l'échec d'une étude clinique de phase IIb sur un traitement expérimental contre une forme de cirrhose non alcoolique, pour lequel le laboratoire rhénan a versé près de 60 millions de dollars à l'américain Conatus. Roche s'érodait de 0,2%, sans indication particulière.

Le peloton des échappés était emmené par l'imprévisible AMS (+0,7%) devant Temenos (+0,6%). Le développeur de logiciels bancaires a vu Blackrock étoffer marginalement son engagement, le fonds américain franchissant de justesse le seuil de 5%. Le concepteur d'assistances auditives Sonova (+0,5%) complétait le podium provisoire.

Sur le marché élargi, Titlis Bergbahnen cédait 1,1% dans la foulée de résultats semestriels en forte baisse sur un an. L'ouverture d'une représentation à Lisbonne laissait de marbre les actionnaires d'EFG International (-0,5%).

Santhera à l'inverse rebondissait de 3,4%, suite à l'acceptation par l'Agence européenne des médicaments (EMA) d'une nouvelle demande d'examen pour l'idebenone dans l'indication contre les dysfonctionnements respiratoires chez les patients atteints de dystrophie musculaire de Duchenne (DMD).

Le groupe Bellevue s'appréciait de 1,4%, sur fond de rumeurs concernant l'avancement de l'examen des options stratégique pour l'avenir de la banque éponyme. Le constructeur de machines textiles Rieter prenait 1,0%, après avoir annoncé la veille au soir une commande d'envergure en Egypte.

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