Zurich (awp) - La Bourse suisse - à l'instar de ses consoeurs européennes - subissait vendredi un nouvel accès de déprime marqué, après avoir déjà abandonné la veille toute velléité de résistance. Les principaux indices outre-Atlantique, en chute libre jeudi, n'encourageaient guère les détenteurs de capitaux à prendre des risques dans un contexte de regain de panique autour de la propagation du coronavirus.

L'épidémie déploie désormais des effets concrets jusque sur le budget des Etats. Principal foyer européen, l'Italie prévoit ainsi de demander à Bruxelles une dérogation pour pouvoir augmenter son déficit et financer un fonds de santé publique de 7,5 milliards d'euros, relève l'analyste David Madden, de CMC Markets dans un commentaire matinal.

"Les craintes liées aux impacts économiques du coronavirus sont toujours dans l'esprit des investisseurs tout comme la crainte que la BCE n'agisse pas de manière appropriée lors de la réunion de jeudi prochain", résume de son côté John Plassard, de Mirabaud Securities.

Le rebond des commandes industrielles allemandes en janvier ne faisait pas le poids pour contrer la déferlante de morosité. Le déficit commercial français a stagné à 5 milliards d'euros sur la même période. Les Etats-Unis doivent encore livrer un point de situation attendu sur leur marché de l'emploi dans le courant de l'après-midi.

A 09h13, le Swiss Market Index (SMI) s'affaissait de 1,93% à 9946,87 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 1,92% à 1506,90 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 2,00% à 12'101,08 points. Moins mauvaise performance parmi les trente principales cotation, Swisscom abandonnait déjà 1,0%.

Alcon (-3,4%) héritait de la lanterne rouge provisoire, derrière Roche (-2,4%). L'autre poids-lourd pharmaceutique Novartis figurait dans la bonne moitié de tableau, nonobstant un recul de 1,8%. Le béhémoth de la cote Nestlé remontait la moyenne en ne lâchant "que" 1,3%.

Sur le marché élargi, le fabricant d'éléments de construction et de dispositifs de fixation métalliques SFS n'égarait "que" 1,5%, après avoir présenté des résultats 2019 honorables.

Le fabricant de compteurs Landis+Gyr dévissait de 3,5%, après avoir annoncé le départ inattendu de son directeur général Richard Mora.

Le constructeur de machines d'usinage Starrag (-2,7%) a confirmé le déclin de ses entrées de commandes et levé le voile sur une rentabilité amputée de moitié en 2019.

Parmi les rares rescapés, Calida grappillait 0,3% malgré une péjoration généralisée de ses résultats l'an dernier. Zug Estates (+1,3%) sortait clairement du lot, après avoir promis à ses actionnaires une double rémunération au titre de 2019.

jh/fr