Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge mercredi. Le SMI a fini tout près du plus bas du jour, accentuant ses pertes en toute fin de séance, dans le sillage de Wall Street et plombé par la baisse de ses trois poids lourds défensifs.

A New York, Wall Street était en effet passé au rouge en matinée après avoir profité de la publication des prix à la consommation en octobre aux Etats-Unis, en hausse de 2,5% sur un an en raison notamment de la hausse du carburant. Sans les prix de l'alimentation et de l'énergie (inflation sous-jacente), la hausse mensuelle est de 2,1% sur un an.

Au vu de l'ensemble des éléments du rapport, "l'inflation sous-jacente ne va sans doute pas augmenter beaucoup plus", a commenté un économiste de Capital Economists. La Réserve fédérale (Fed) "va probablement continuer à augmenter les taux d'intérêt une fois par trimestre à court terme", a-t-il avancé.

"Mais s'il se confirme que l'inflation ne va pas s'accélérer soudainement, la Fed ne va pas hésiter à suspendre la remontée des taux si la croissance économique commence à ralentir l'année prochaine", a ajouté le spécialiste, une perspective qui a de quoi ravir les investisseurs, qui craignent une hausse trop brutale des taux d'intérêt avec l'augmentation au passage du coût des emprunts pour les entreprises et les particuliers.

Selon un expert de GAM, les chiffres de l'inflation américaine ne contiennent rien qui devrait préoccuper outre mesure les investisseurs. La tendance est cependant à une hausse de l'inflation sous-jacente, ce qui impliquera une poursuite de la hausse des taux par la Fed.

Le SMI a terminé sur un repli de 0,93% à 8931,20 points, avec un plus bas à 8928,59 points et un plus haut à 9012,18 points. Le SLI a cédé 0,86% à 1392,78 points et le SPI 0,94% à 10'483,80 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seuls Dufry et Richemont ont terminé en vert.

Les trois plus gros perdants du jour sont AMS (-9,7%), Logitech (-2,2%) et Sonova (-2,1%).

AMS a fait les frais de plusieurs commentaires d'analystes. Julius Bär ne recommande plus l'achat du titre, alors que Credit Suisse et Deutsche Bank ont coup sur coup revu leurs estimations à la baisse après les récents mauvais résultats d'un fournisseur d'Apple. Le marché perçoit maintenant un certain degré de risque en ce qui concerne les prévisions de ventes pour 2019, a notamment commenté l'analyste du Credit Suisse.

Kepler Cheuvreux a abaissé la recommandation de Sonova à "reduce" de "hold" et nettement réduit l'objectif de cours. Les analystes partent du principe que la pression de la concurrence va rester forte et que la pression sur les prix et les marges va se maintenir.

Dans le camp des poids lourds, Novartis (-1,7%) a annoncé que sa filiale Alcon a rempli un premier formulaire d'enregistrement auprès de l'organisme américain de contrôle des marchés financiers (SEC) en vue de l'autonomisation de son département ophtalmologique.

Roche (-1,1%) et Nestlé (-0,9%) ont aussi pesé sur l'indice.

Aux bancaires, le procès d'UBS (-0,2%) continue à Paris. Credit Suisse a cédé 1,1% et Julius Bär 1,2%. Deutsche Bank a réduit l'objectif de cours de ce dernier et maintenu "hold". L'environnement devrait être resté difficile en octobre et cela devrait avoir influencé le développement opérationnel, ont commenté les analystes dans l'optique de la publication, la semaine prochaine, d'un rapport intermédiaire sur dix mois par la banque privée zurichoise.

SGS (-0,9%) a vu son objectif de cours largement abaissé par UBS. Le numéro un de l'inspection et de la certification a encore affiché une performance durable et un développement du portefeuille, mais l'innovation numérique a fait défaut, a déploré l'analyste.

Morgan Stanley a abaissé l'objectif de cours de LafargeHolcim (-0,5%) mais maintenu "overweight". Le secteur du ciment est bien positionné pour le premier trimestre 2019. Après un ralentissement et un abaissement des attentes en matière de bénéfice, la demande semble reprendre, ont relevé les analystes. Face aux risques qui progressent, le cimentier franco-suisse bénéfice d'une large présence géographique et peut faire croître ses bénéfices indépendamment des cycles du ciment.

Sur le marché élargi, Bâloise (-0,3%) a essuyé un repli de 2,1% sur un an du volume d'affaires à 7,07 milliards de francs suisses au cours des neuf premiers mois. La direction se veut néanmoins confiante et estime être à même d'atteindre ses objectifs annuels.

Basilea (+0,2%) a présenté des données précliniques prometteuses sur un anticancéreux expérimental.

rp/al