Zurich (awp) - La Bourse suisse creusait ses pertes lundi à l'approche de la mi-journée, poursuivant sur la tendance négative de la semaine passée. L'espoir d'un rallye de fin d'année s'éloigne encore, les investisseurs se montrant plutôt fébriles dans un contexte marqué par de nombreuses incertitudes.

"L'air manque, l'agenda est maigre et les problèmes subsistent: la dernière semaine avant les fêtes de Noël ne devrait pas faire de cadeaux aux investisseurs", ont souligné les analystes de CMC Markets. "Les problèmes politiques n'ont pas été résolus, simplement reportés à l'année prochaine", ont-ils ajouté, citant le Brexit et les tensions commerciales.

Au niveau politique, le gouvernement populiste italien a revu son budget à la baisse pour un montant de l'ordre de quatre milliards d'euros afin de répondre aux exigences des autorités européennes. Les économies seront réalisées sur les deux mesures phares du gouvernement: la réforme des retraites et le revenu de citoyenneté, un revenu minimum en faveur des plus défavorisés.

Quelques nouvelles macroéconomiques occuperont les intervenants, avec le commerce extérieur en octobre en Italie et l'activité industrielle de la région de New York. L'Organisation mondiale du Commerce (OMC) donnera également ses prévisions pour le secteur en fin d'après-midi.

A 10h50, le SMI lâchait 0,47% à 8674,56 points, le SLI 0,64% à 1331,03 points et le SPI 0,54% à 10'121,36 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 26 pointaient dans le rouge et quatre dans le vert.

Après quelques hésitations et même une incursion en territoire négatif, ABB (+0,8%) figurait parmi les rares gagnants. Le conglomérat suisse va vendre sa division d'équipements pour réseaux électriques (Power Grids) à son homologue japonais Hitachi. Ajustée de différents coûts, la transaction devrait générer un produit net de 7,6 à 7,8 milliards de dollars.

Le camp des gagnants comptait également la volatile AMS (+1,1%), Swisscom (+0,3%) et Swiss Re (+0,1%).

Roche (-0,3%) a annoncé que l'Agence européenne des médicaments (EMA) a accordé le statut d'examen prioritaire ("Prime designation") pour Risdiplam, un médicament contre l'atrophie musculaire spinale (SMA).

Son homologue Novartis (-0,7%) n'échappait pas à la tendance morose, tandis que le troisième poids lourd Nestlé (-0,1%) résistait un peu mieux.

Vifor (-3,8%) tenait la lanterne rouge provisoire après un abaissement d'objectif de cours par UBS, aux côtés de Clariant (-3,3%) et Swatch (-3,0%). Morgan Stanley a rétrogradé la recommandation et l'objectif de cours pour l'horloger biennois, tout comme elle l'a fait pour Richemont (-1,1%).

Le chimiste du bâtiment Sika (-1,6%) a ouvert une nouvelle usine à Palin au Guatemala, renforçant sa présence en Amérique latine.

Les valeurs bancaires s'inscrivaient en repli, tant UBS (-0,7%) que Credit Suisse (-0,9%) et Julius Bär (1,0%).

Zurich Insurance (-0,2%) transfère un portefeuille d'assurances professionnelles au britannique Catalina. L'impact devrait être légèrement négatif au dernier trimestre 2018 mais positif pour les fonds propres dès le premier trimestre 2019.

Sur le marché élargi, l'assureur Bâloise (-0,5%) a créé une nouvelle division prénommée Group IT. Dès le 1er février, elle sera dirigée par Alexander Bockelmann, en tant que directeur de la technologie (CTO).

Autoneum (+5,4%) profitait d'un relèvement de recommandation par Kepler Cheuvreux. De son côté, GAM (+0,5%) a vu son objectif de cours abaissé par Vontobel. Les deux titres avaient été sévèrement chahutés la semaine dernière.

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