Zurich (awp) - La Bourse suisse a bouclé la première séance de la semaine dans le rouge vif. Après avoir flirté avec la barre symbolique des 9000 points dans la matinée, son indice phare SMI a perdu du terrain l'après-midi.

L'entrée en vigueur des nouvelles taxes douanières américaines sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises et l'attente d'une logique réplique de la part de Pékin a également freiné l'ouverture de Wall Street lundi, même si ces prochains jours, l'attention des investisseurs sera surtout accaparée par la Réserve fédérale (Fed), dont le Comité de politique monétaire (FOMC) va débuter une réunion de deux jours.

A la bisbille économique entre les deux principales économies de la planète viennent désormais s'ajouter des désaccords politiques, l'Empire du Milieu ayant décidé de se retirer de toute discussion commerciale avec les Etats-Unis, en réponse à des sanctions adoptées par Washington pour condamner l'achat de matériel militaire auprès de la Russie, rappelle CMC Markets UK dans un commentaire.

Devant le parlement européen, le président de la BCE Mario Draghi a évoqué "un redressement relativement vigoureux de l'inflation sous-jacente" en zone euro et a laissé entendre que les taux seraient maintenus à leur niveau actuel au moins jusqu'à l'été prochain.

En Suisse, l'excédent de la balance commerciale a grimpé de 1,7 milliard sur un an à 22,1 milliards de francs suisses au deuxième trimestre, selon le dernier pointage de la Banque nationale suisse (BNS).

Le Swiss Market Index (SMI) a lâché 0,55% à 8946,22 points, après avoir marqué un plus bas à 8933,2 points. Le Swiss Leader Index (SLI) a cédé 0,49% à 1467,89 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,52% à 10'662,02 points. L'ensemble des valeurs vedettes a pris l'eau, à l'exception des assureurs Swiss Re et Bâloise (+0,07% chacun).

Sur la dernière ligne droite, Swatch (-1,1%) est parvenue à céder la lanterne rouge à Aryzta (-1,3%).

Le bon de jouissance Roche s'est effrité de 0,9%. Dans l'après-midi, la multinationale rhénane a présenté des données d'études mitigées sur ses anticancéreux Tecentriq et entrectinib. Le concurrent Novartis (-0,1%) s'en est mieux sorti.

Après s'être maintenu à flot le plus clair de la séance, le paquebot Nestlé (-1,0%) a également fini sous la ligne de flottaison.

ABB (-0,8%) a remporté un appel d'offre autour de l'alimentation électrique du Pakistan. Le conglomérat zurichois livrera pour ce faire des convertisseurs à travers l'Asie centrale, pour une contrepartie de l'ordre de 330 millions de dollars.

Adecco (+0,08%) a vu son objectif de cours sabré coup sur coup par HSBC et Baader Helvea. Le géant de l'intérim est confronté à des soucis cycliques et de récentes données semblent confirmer les craintes du marché concernant un ralentissement économique.

Givaudan perdait 0,2%, après que Bernstein a élagué son objectif de cours, assorti d'une recommandation de vente.

Sur le marché élargi, le réseau social à vocation élitiste Asmallworld a rebondi de 2,4%, dans la foulée d'une extension de la participation de l'allemand Hansainvest au-delà des 10%.

La société de participations HBM Healthcare Investments (+0,3%) se félicite de l'introduction en Bourse d'Y-mAbs Therapeutics, qui étoffe quelque peu sa valeur nette d'inventaire.

L'équipementier du bâtiment Arbonia a plongé de 7,8% après une rétrogradation de sa recommandation à "reduce", après "hold", et un sérieux coup de rabot sur l'objectif de cours de la part de Vontobel. Le groupe fusionné thurgovien est en butte à une hausse des tarifs, à des frais de logistique galopants et doit faire face à des amortissements, estime la banque privée zurichoise.

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