Zurich (awp) - La Bourse suisse n'a connu qu'une direction vendredi: vers le bas. Le SMI, qui avait reconquis les 8000 points de haute lutte il y a à peine trois semaines, est repassé sous cette barre psychologique. Il a tout de même terminé juste en dessus du plus bas du jour.

Les intervenants évoquent une aversion croissante au risque, à l'approche d'échéances importantes, comme la prochaine réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale américaine (Fed) et surtout le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.

À propos du "Brexit", le risque est désormais intégré dans les cours, estiment les spécialistes. Jusqu'ici, la perspective d'un report du resserrement monétaire aux États-Unis avait stimulé le moral des investisseurs, mais cet effet aussi s'est essoufflé et plus personne n'est disposé à s'engager sur des positions longues.

Les données US du jour n'ont pas fourni d'impulsion positive, d'autant que Wall Street évoluait lui aussi en recul en début de séance, plombé notamment par les commentaires de George Soros, négatifs pour les marchés des actions.

Le SMI a terminé en baisse de 1,90% à 7922,71 points, avec un plus bas du jour à 7909,65 à 16h56 et un plus haut à 8047,51 à 9h08. Sur la semaine, l'indice vedette de SIX a perdu 2,8%. Le SLI a fini vendredi en baisse de 2,04% à 1195,25 points et le SPI de 1,82% à 8586,33 points. Sur les trente blue chips, un seul, Galenica (inchangé) n'a pas reculé.

Zurich (-0,7%) a fait mieux que la moyenne. L'assureur sous la direction de son nouveau CEO Mario Greco a simplifié sa structure afin d'augmenter sa rentabilité. À partir de juillet, le groupe comptera un nouveau directeur opérationnel (COO) en la personne de Kristof Terryn, jusqu'ici en charge de l'assurance dommages. L'annonce a été plutôt bien accueillie par les spécialistes, au même titre que les déclarations du CEO sur la situation des fonds propres et des réserves. Certains regrettent cependant l'absence d'information sur la future politique en matière de dividende.

Le plus gros perdant est Aryzta (-3,9%), qui perd près de 25% depuis le début de l'année, seuls CS (-42%) et UBS (-29%) faisant pire. Ce vendredi, CS a cédé 3,8% et UBS 2,3%. A 12,01 CHF comme plus bas du jour, l'action CS se rapproche du plus bas de l'année.

LafargeHolcim a plongé de 3,6%. Swatch (-3,5%) et Richemont (-3,6%) ont également reperdu du terrain. Les deux titres avaient pourtant derrière eux une semaine positive, grâce notamment aux données conjoncturelles chinoises meilleures qu'attendu.

Clariant a cédé 1,9%, après avoir renoncé à reprendre les activités de dégivrage de Kilfrost en Europe. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) estime cependant que l'acquisition n'était pas d'une importance stratégique.

Seul Galenica (inchangé) n'a pas fini en rouge, alors que Givaudan (-0,4%) a limité la casse. Selon des rumeurs, le spécialiste verniolan des arômes et des parfums devrait atteindre ses objectifs 2016, un but considéré jusqu'ici comme ambitieux.

Sur le marché élargi, Meyer Burger (-5,0%), Comet (-4,8%) et Burckhardt Compression (-3,9%) ont nettement fléchi. Valiant (-2,3%) n'a pas profité d'un relèvement de rating de crédit par Moody's.

Straumann (+1,7%) est allé à contre-courant. Le titre du fabricant de prothèses dentaires a atteint ce matin un plus haut historique de 385,25 CHF. Le Credit Suisse a porté son objectif de cours à 430 CHF et confirmé son rating "outperform". L'analyste table sur une croissance organique à deux chiffres en 2016, soit davantage que les objectifs fixés par la direction.

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