Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert en forte baisse jeudi, les investisseurs redoublant d'inquiétude face à la propagation mondiale du coronavirus et de son impact économique. Dans ce contexte tendu, les résultats d'entreprises étaient surveillés de près.

La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, n'arrivant pas à repartir franchement de l'avant après sa dégringolade en début de semaine. En Asie, la Bourse de Tokyo a encore chuté fortement jeudi, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes baissant de 2,13%.

Le président américain Donald Trump a insisté sur le fait qu'une large propagation du nouveau coronavirus aux Etats-Unis n'était pas inévitable, alors que le virus se propage à travers le monde et que l'Arabie saoudite a suspendu l'entrée sur son territoire des pèlerins se rendant à la Mecque.

Le Covid-19 a provoqué quelque 80'000 contaminations (dont près de 2800 hors de Chine) et plus de 2700 morts dans le monde, selon des statistiques communiquées mercredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"C'est tout d'abord l'arrivée de la maladie en Amérique latine par le Brésil qui a inquiété les investisseurs", a fait remarquer John Plassard de Mirabaud Securities dans une note. Selon ce dernier, "les indices européens devraient ouvrir en très forte baisse ce matin dans le sillage du rebond avorté des marchés américains".

De fait, le SMI a ouvert en forte baisse de 1,49% à 10'322,02 points à 09h11, annulant ses gains de la veille en clôture (+0,32%). L'indice SLI reculait de 1,31% à 1579'40 points, toutes les valeurs vedettes hormis Lafargeholcim s'affichant dans le rouge. L'indice élargi SPI abandonnait quant à lui 1,42% à 12'489,84 points.

Le géant des matériaux de construction Lafargeholcim (+1,5%) a réalisé une solide performance l'an dernier, atteignant l'ensemble de ses objectifs. Malgré un repli des ventes, le groupe zurichois a fortement accru sa rentabilité, le bénéfice net revenant à ses actionnaires bondissant d'une année sur l'autre de près de moitié (+49,5%) à un niveau record de 2,25 milliards de francs suisses.

Kühne+Nagel (-6,0%) chutait lourdement. Le logisticien a certes enregistré un chiffre d'affaires en hausse en 2019, ainsi qu'une meilleure rentabilité, lui permettant d'engranger un plus gros bénéfice. Le dividende proposé est toutefois en baisse de deux francs suisses par rapport à 2018, soit 4 francs suisses par action.

Les valeurs du luxe étaient aussi pénalisées, Swatch (-2,6%) et Richemont (-2,5%) s'établissant en nette baisse. Alors que les deux groupes doivent déjà faire face à une chute des ventes en Chine, le salon horloger genevois Watches & wonders Geneva de 2020 sera annulé en raison de l'épidémie de coronavirus.

Les bancaires reculaient aussi fortement, à l'instar de Julius Bär (-3,0%), UBS (-2,4%) et Credit Suisse (-2,3%).

Les trois poids lourds de la cote Nestlé (-2,0%), Novartis (-1,7%) et Roche (-1,2%) participaient à la débandade quasi généralisée de l'indice de référence de la place zurichoise.

Le marché élargi était aussi très animé, en raison de nombreux résultats d'entreprises.

Kudelski (-1,2%) a souffert en 2019 des efforts de restructuration qui avaient déjà plombé les résultats semestriels. Les recettes se sont repliées fortement et la perte nette s'est creusée, davantage que prévu. Le retour aux bénéfices est attendu en 2020, promet le groupe vaudois.

Sunrise (-2,1%) a vu son bénéfice net élagué de près de moitié l'an dernier à 56 millions de francs suisses, mais l'impact de l'échec de sa tentative de rapprochement avec le câblo-opérateur UPC s'est avéré moindre qu'attendu. Le conseil d'administration proposera aux actionnaires un dividende amélioré de 20 centimes à 4,40 francs suisses.

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