Zurich (awp) - La Bourse suisse a cédé jeudi à la morosité ambiante et aux craintes liées à l'impact économique du coronavirus. La chute du PIB aux Etats-Unis et en Allemagne n'a pas permis à l'indice vedette de capitaliser sur les annonces encourageantes de Nestlé, Credit Suisse ou Lafargeholcim.

Wall Street baissait nettement en matinée (heure locale), digérant l'entrée officielle des Etats-Unis en récession et se préparant aux résultats des quatre géants américains de l'internet après la clôture. L'indice Dow Jones cédait 1,3% et le Nasdaq 0,50%.

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a chuté de 32,9% au deuxième trimestre en rythme annualisé, un deuxième trimestre consécutif de baisse qui marque l'entrée officielle de la première économie mondiale en récession, selon une estimation préliminaire.

L'Allemagne, premier partenaire commercial de la Suisse, a pour sa part subi au deuxième trimestre une chute historique de 10,1% du PIB, plongeant la première économie européenne dans sa pire récession d'après-guerre et alimentant les craintes de déflation.

"C'est l'horreur sans fin aujourd'hui" avec la chute de croissance outre-Atlantique et en Allemagne, se sont inquiétés les analystes de VP Bank dans un commentaire. "Mais l'horreur ne connaîtra pas de limite cette semaine", car vendredi ce sera au tour de l'Italie de dévoiler ses chiffres du PIB, ont-ils averti.

A la Bourse suisse, le SMI a terminé la séance en baisse de 1,73% à 10'095,34 points, après un plus bas à 10'007,98 points et un plus haut à 10'274,04 points. Le SLI a abandonné 1,93% à 1529,66 points et le SPI a perdu 1,40% à 12'546,44 points.

Swiss Re (-4,4%), qui publie ses résultats semestriel vendredi, a terminé en fond du tableau. Le numéro deux mondial du secteur a déjà fait état d'une perte nette de 1,1 milliard de dollars sur les six premiers mois de l'année. Le groupe zurichois a constitué des réserves financières de 2,5 milliards.

Swiss Life (-3,8%) et Zurich Insurance (-3,8%) étaient entraînés dans le sillage de Swiss Re.

Lafargeholcim (-2,6%) a également fortement baissé. Le leader mondial des matériaux de construction a pourtant mieux résisté que prévu à la pandémie de coronavirus en première partie d'année et s'est dit confiant pour le second semestre.

Credit Suisse (-1,6%) a aussi terminé sur une note négative, faisant toutefois mieux que les autres bancaires UBS (-2,3%) et Julius Bär (-2,9%). La deuxième banque helvétique a publié des résultats trimestriels meilleurs qu'escompté et annoncé la réorganisation de sa banque d'affaires.

Clariant (-0,9%) n'a pas échappé à la déferlante rouge. Le chimiste rhénan a vu ses recettes reculer au premier semestre, mais a nettement amélioré sa rentabilité après avoir effectué l'année dernière des provisions pour une enquête cartellaire de l'Union européenne.

Nestlé (-0,7%) a limité les dégâts. Le géant de l'alimentaire a dévoilé un bénéfice net en hausse au premier semestre, bien que ses ventes et le résultat opérationnel (Ebit) récurrent aient baissé. Le Covid-19 ne perturbera pas ses activités le reste de l'année, a assuré la multinationale.

Parmi les rares valeurs à avoir terminé en hausse figurent Schindler (+0,3%) et Logitech (+0,3%), tandis que Swatch a fini à l'équilibre. Berenberg a relevé l'objectif de cours du constructeur d'ascenseurs et d'escaliers mécaniques et confirmé à l'achat.

Sur le marché élargi, une série d'entreprises ont également publié leurs chiffres semestriels. Le spécialiste des machines agricoles et des véhicules de voirie Bucher Industries (+1,2%) a subi de plein fouet l'impact du coronavirus sur ses activités, maintenant toutefois un niveau honorable de rentabilité.

APG/SGA (+0,5%) a vu ses activités fortement impactées au premier semestre par la pandémie de coronavirus. Même si le déconfinement offre de nouveau plus de possibilités en matière d'affichage, la direction ne s'aventure pas sur le terrain des prévisions pour l'ensemble de l'année.

Komax (-1,5%) a souffert au premier semestre de l'effondrement du marché automobile, son résultat d'exploitation (Ebit) chutant dans les chiffres rouges à environ 5 millions de francs suisses.

Bellevue Group (-2,1%) a tiré profit de la solidité de son modèle d'affaires au premier semestre, augmentant ses recettes. Le bénéfice net a toutefois subi les conséquences d'effets exceptionnels.

Cosmo (-3,1%) a réduit considérablement sa perte nette au premier semestre.

Kardex (-3,1%) a vu ses résultats reculer au premier semestre en raison de la pandémie de coronavirus. Les recettes et la rentabilité devraient continuer à se replier sur les six derniers mois de l'année.

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