(Actualisé avec déclarations)

BRUXELLES, 18 octobre (Reuters) - Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a confirmé mercredi qu'il allait recommander aux dirigeants européens d'ouvrir des discussions "préparatoires internes" sur la seconde phase des négociations sur le Brexit.

S'exprimant à la veille de l'ouverture du sommet européen de Bruxelles, il a ajouté que des progrès "encourageants" avaient été réalisés dans les discussions avec le Royaume-Uni, mais a souligné qu'il n'étaient pas "suffisants".

Dans l'approche des négociations avec Londres fixée par par les Européens, il faut d'abord obtenir des "progrès suffisants" sur les modalités du divorce en lui-même (droits des citoyens européens expatriés, réglement des engagements financiers du Royaume-Uni, frontière avec l'Irlande) avant de commencer à négocier ce que seront les relations futures avec le Royaume-Uni.

Après cinq sessions de négociations, les avancées sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE sont jugées pour l'heure insuffisantes, bloquant notamment sur le montant des engagements financiers de Londres.

La Première ministre britannique, Theresa May, discutera du Brexit avec ses pairs européens jeudi soir. Les Vingt-Sept se retrouveront le lendemain, après son départ, pour débattre de la situation.

"Je n'attends aucune sorte d'avancée demain (jeudi)", a déclaré Tusk lors d'une conférence de presse.

Mais le président du Conseil européen a ajouté qu'il lui semblait possible de boucler la première phase des négociations d'ici décembre à la condition que Londres avance des propositions concrètes.

"Il nous faudra vraiment travailler beaucoup entre octobre et décembre pour finaliser la première phase et commencer à négocier sur notre future relation avec le Royaume-Uni", a-t-il dit.

"Mais pour cela, il nous faut non seulement des visions et des propositions vraiment prometteuses (...) mais aussi des propositions très concrètes dans les négociations."

La Grande-Bretagne, soucieuse d'apporter de la certitude à ses entreprises, est pressée de lancer la phase 2 des négociations, et notamment les discussions sur une période de transition post-Brexit, à même d'éviter un "saut dans le vide" au lendemain du divorce, qui doit intervenir fin mars 2019 au plus tard.

Selon toute vraisemblance, les chefs d'Etat et de gouvernement européens jugeront insuffisants les progrès réalisés sur les modalités du divorce et ne satisferont pas les demandes britanniques, mais devraient faire un geste envers Londres en annonçant l'ouverture d'une réflexion en interne - sans les Britanniques.

(Jan Strupczewski; Henri-Pierre André pour le service français)