Londres (awp/afp) - Le sidérurgiste British Steel, filiale du chinois Jingye, a annoncé lundi que ses hauts fourneaux de Scunthorpe (est) seraient remplacés par des équivalents électriques moins polluants, alimentant les craintes des syndicats de centaines de suppressions d'emplois.

Le groupe dit vouloir installer "deux fours à arc électrique - le premier à son siège social à Scunthorpe, le second à son site de fabrication" dans la région du Teesside (nord-est), dans le cadre d'un plan d'investissement de 1,25 milliard de livres (1,44 milliard d'euros), a annoncé la société dans un communiqué.

"Les nouveaux fours pourraient être opérationnels d'ici fin 2025 et remplaceraient les installations sidérurgiques vieillissantes de Scunthorpe, responsables de la grande majorité des émissions de CO2 de l'entreprise", fait valoir British Steel, qui "propose de maintenir les opérations actuelles" dans l'intervalle.

British Steel "a entamé des négociations préliminaires avec les syndicats (...) et a promis de soutenir les salariés concernés", a précisé le groupe, sans chiffrer le nombre de ces employés. La presse britannique évoque depuis plusieurs semaines jusqu'à 2.000 suppressions d'emplois.

Jingye "a déjà investi 330 millions de livres dans British Steel en seulement 3 ans et s'engage à réaliser l'investissement sans précédent qu'exigent nos propositions", a fait valoir Xijun Cao, PDG de British Steel.

Ancien fleuron britannique, en difficultés depuis des années, British Steel avait été sauvé de la faillite par Jingye en 2020.

Le second producteur d'acier britannique emploie environ 4.500 personnes au Royaume-Uni.

Le syndicat GMB a dit lundi à l'AFP être "profondément préoccupé" par l'annonce, "nouveau coup dur pour l'acier britannique" avec "des pertes d'emplois potentielles (...) dévastatrices pour les habitants de Scunthorpe".

Les propositions sont toutefois "soumises à un soutien approprié du gouvernement britannique", précise British Steel, qui négocie avec Londres pour obtenir des centaines de millions de livres de subventions.

"Nous avons proposé un généreux programme de soutien comprenant plus de 300 millions de livres sterling d'investissement à British Steel", a indiqué lundi le gouvernement dans une déclaration à l'AFP, disant vouloir "garantir un avenir durable et compétitif au secteur et à ses travailleurs".

Selon plusieurs organes de presse britannique, les négociations porteraient sur un soutien de l'ordre de 500 millions de livres, soit autant que son rival Tata Steel.

Londres avait en effet annoncé en septembre qu'il investirait jusqu'à 500 millions de livres pour rendre l'usine de Tata Steel au Pays de Galles moins polluante et assurer sa pérennité, mais quelque 3.000 licenciements étaient aussi évoqués.

afp/rp