Le groupe connu pour ses célèbres trench-coats a également fait état d'une accélération de ses ventes en Chine - pays clef pour l'industrie de luxe où Burberry s'était laissé distancer par LVMH et Kering - à la faveur de l'engouement de la jeune clientèle chinoise pour ses produits arborant le nouveau logo de la marque.

Vers 12h25, l'action Burberry s'envole de près de 13% à 22,47 livres à la Bourse de Londres, affichant de loin la plus forte hausse du FTSE 100 (+0,11%) et d'un indice Stoxx 600 à peine changé (-0,07%).

Cela porte à quelque 28% la hausse de la valeur depuis le début de l'année après un recul de 3,2% en 2018. A titre de comparaison, LVMH (+0,31%) et Kering (+0,81%) enregistrent des gains de respectivement 47,5% et 27% à ce stade de 2019 après avoir progressé de 5,2% et 12,7% l'an dernier.

LVMH, Kering et Hermès publieront la semaine prochaine leurs chiffres semestriels, alors que l'économie chinoise donne des signes d'essoufflement.

Riccardo Tisci, ancien designer vedette de Givenchy (groupe LVMH), a avait présenté ses premières collections en septembre et au cours du trimestre écoulé clos le 29 juin, les nouveaux produits ont représenté près de la moitié de l'offre disponible dans les magasins.

Au cours de ce trimestre décalé, les ventes à magasins comparables ont augmenté de 4%, dépassant les 2% attendus par les analystes et accélérant nettement le pas par rapport à la hausse limitée à 1% des trois mois précédents.

PARTIE PAS ENCORE GAGNÉE

"La réponse des clients est prometteuse, ce qui s'est traduit par une hausse solide de nos nouvelles collections", note Marco Gobetti, PDG de Burberry, dans un communiqué.

Malgré ces chiffres, Burberry a confirmé ses anticipations annuelles d'un chiffre d'affaires et d'une marge opérationnelle ajustée globalement stables à changes constants.

Les produits conçus par Riccardo Tisci représenteront 75% de l'offre d'ici mars 2020.

Malgré le bon accueil du marché, certains analystes estiment que le groupe a encore du chemin à faire avant d'être complètement remis en selle.

"Il reste à voir si le succès commercial de la nouvelle identité de la marque peut durer et toucher une proportion de produits beaucoup plus large", note Thomas Chauvet, analyste de Citi.

Le plan de relance de Burberry passe notamment par un repositionnement sur le segment haut de gamme, par une part plus importante accordée à la maroquinerie et la fermeture ou le réaménagement de certains magasins.

Lors de l'annonce de ce plan, en novembre 2017, Marco Gobetti avait dit ne pas s'attendre à un redressement sensible des ventes et des profits avant 2021.

Un éventuel Brexit sans accord constitue aussi un défi pour le groupe qui avait indiqué, en début d'année, que cette option lui coûterait plusieurs dizaines de millions de livres sterling en droits de douane et perturberait significativement sa chaîne logistique.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Pascale Denis)

par Sarah White