Ottawa (awp/afp) - La banque centrale canadienne a maintenu mercredi son principal taux directeur à 1,25% en prévoyant de resserrer ses conditions du crédit pour juguler d'éventuelles pressions inflationnistes.

L'institut d'émission, dans son communiqué, a estimé que "des taux d'intérêt plus élevés seront justifiés pour maintenir l'inflation près de la cible".

En avril, les prix à la consommation ont augmenté de 2,2% principalement avec le rebond des prix des carburants dans le sillage de la remontée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux.

Pour la Banque du Canada, l'inflation "sera probablement un peu plus élevée à court terme" que ce qui était prévu lors de la dernière réunion d'avril "en raison surtout des récentes hausses des prix de l'essence".

Aussi, le conseil de la Banque du Canada "adoptera une approche graduelle pour apporter des ajustements à la politique monétaire" dans les prochains mois.

L'économiste Royce Mendes de la banque CIBC s'attend clairement à une hausse du taux directeur de la banque centrale à sa réunion de juillet. "Cependant, en insistant sur le fait que les ajustements de politique futurs se feraient à un rythme +graduel+, une hausse de taux en juillet pourrait être le dernier mouvement pour 2018", selon l'analyse de Royce Mendes.

Les prix du pétrole "ont été plus élevés qu'on ne l'avait prévu en avril, en partie sous l'effet des évolutions géopolitiques", a souligné l'institut d'émission.

Avec une activité pétrolière plus soutenue, la croissance économique canadienne est sur un rythme "d'environ 2% au premier semestre" grâce à une activité plus ferme au premier trimestre.

Les chiffres du PIB canadien pour les trois premiers mois de l'année sont attendus jeudi.

Cette croissance plus solide que le rythme annuel de 1,7% au dernier trimestre l'an dernier, a été tirée par les exportations. Signe de la croissance, les entreprises continuent d'investir avec des importations de machines-outils.

Au niveau mondial, "les données récentes tendent à indiquer une certaine amélioration des perspectives de l'économie" des Etats-Unis, premier partenaire commercial du Canada.

Pour la banque centrale, "l'incertitude persistante au sujet des politiques commerciales bride les investissements des entreprises à l'échelle du globe, et des tensions sont en train de se former au sein de certaines économies émergentes".

"La consommation continuera de contribuer de façon importante à la croissance en 2018", a estimé la Banque du Canada en jugeant que le marché immobilier s'est ajusté "aux nouvelles lignes directrices sur les prêts hypothécaires et aux taux d'emprunt plus élevés". La banque centrale avait relevé d'un quart de point son principal taux directeur en janvier.

Avec la croissance économique et un marché du travail toujours soutenu (taux de chômage de 5,8% en avril), le secteur du logement pourrait être plus actif dans les prochains mois avec des prix plus élevés pour l'immobilier, a estimé l'institut d'émission en substance.

afp/rp