(Précisions; production photo/TV à disposition)

par Doina Chiacu et Jonathan Allen

WASHINGTON/NEW YORK, 18 mars (Reuters) - L'administration Trump souhaite mettre en place un plan de relance de 1.000 milliards de dollars (environ 900 milliards d'euros) pour soutenir une économie mise à mal par l'épidémie de coronavirus et envisage d'envoyer aux Américains des chèques de 1.000 dollars dans les deux semaines.

L'épidémie de coronavirus a touché plus de 6.000 personnes aux Etats-Unis, et le nombre de décès dus à la maladie s'est alourdi mardi à 104, obligeant plusieurs grandes villes du pays, comme New York, à intensifier leur politique de "distanciation sociale" en fermant écoles, bars, restaurants et théâtres.

Le maire de New York, Bill de Blasio, a déclaré qu'il prévoyait de décider dans les deux prochains jours s'il fallait ordonner aux 8,5 millions de new-yorkais de se confiner chez eux pour lutter contre la propagation du virus.

"C'est une décision très, très difficile", a-t-il dit. "Nous n'avons jamais connu ça auparavant. Je n'ai jamais entendu parler d'une telle chose dans l'histoire de New York".

Les Etats de New York, de Washington et de la Californie sont les plus touchés par l'épidémie de coronavirus, partie de Chine en décembre. Les responsables de six comtés de la baie de San Francisco ont ordonné aux habitants de rester chez eux dès mardi et ce jusqu'au 7 avril, une mesure qui s'applique à 6,7 millions d'habitants.

Dans l'Etat de Washington, où 50 personnes sont mortes du virus, soit près de la moitié du nombre total de décès dans le pays, le gouverneur Jay Inslee a signé un décret approuvant 200 millions de dollars d'aide pour les sans-abri et pour d'autres mesures destinées à stopper l'épidémie.

Les autorités du Kansas ont ordonné la fermeture de toutes les écoles jusqu'à la fin de l'année académique. Au Minnesota, le plus grand centre commercial du pays, le Mall of America, restera fermé jusqu'à fin mars.

Se voulant optimiste, le président Donald Trump a indiqué mardi que l'impact économique lié au coronavirus serait fort à court terme mais que l'économie finirait par rebondir.

"Nous allons gagner et je pense que nous allons gagner plus rapidement que les gens ne le pensent, j'espère", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la Maison blanche, entouré de ses principaux conseillers sur la gestion de la crise.

L'administration Trump souhaite l'adoption aux Etats-Unis d'un plan de soutien de 1.000 milliards de dollars (environ 900 milliards d'euros) pour protéger l'économie américaine des conséquences de l'épidémie de coronavirus, a-t-on appris mardi auprès d'un responsable américain.

Ce plan comprendrait 50 milliards de dollars pour les compagnies aériennes - durement touchées par la pandémie - et 250 milliards de dollars pour les prêts aux petites entreprises.

RESTRICTIONS DE VOYAGE

"Nous allons de l'avant", a déclaré Donald Trump, décrivant la crise sanitaire comme une guerre contre un "ennemi invisible".

Il a ajouté que son administration envisageait également un plan pour envoyer des chèques de 1.000 dollars à des Américains pour les aider à surmonter la crise, ajoutant que les détails d'une telle mesure étaient encore à régler.

Le secrétaire au Trésor a précisé que les chèques pourraient être envoyés dans les deux prochaines semaines. "Les Américains ont besoin d'argent liquide maintenant", a dit Steven Mnuchin, ajoutant qu'il y aurait des critères de revenus. "Je pense que c'est clair. Nous n'avons pas besoin d'envoyer des chèques à des gens qui gagne un million de dollars par an".

Mnuchin a précisé qu'il rencontrerait plus tard mardi les législateurs pour discuter du plan de relance et qu'il s'attendait à un soutien bipartite.

Il a par ailleurs indiqué qu'il souhaitait maintenir les marchés financiers ouverts alors que ceux-ci se sont effondrés face à la propagation mondiale du coronavirus mais a évoqué la possibilité de raccourcir les heures de négociation sur le marché si nécessaire.

Il a également prévenu que la crise actuelle était encore pire pour l'industrie aérienne que les conséquences des attentats du 11 septembre 2001. Les transporteurs aériens ont demandé mardi un allègement fiscal urgent pour éviter de multiples faillites.

Donald Trump a annoncé que le gouvernement fournirait une aide financière à Boeing ainsi qu'à l'ensemble du secteur aéronautique pour faire face aux turbulences liées à la pandémie du coronavirus.

"Boeing a été durement touché de différentes manières", a déclaré le président lors de la conférence de presse, confirmant qu'il envisageait également de fournir une assistance aux équipementiers aéronautiques. "Nous devons protéger Boeing... Nous allons aider Boeing", a-t-il dit.

Le chef de la Maison blanche a exhorté les Américains à ne pas voyager et a déclaré que des restrictions de voyage à l'intérieur des États-Unis étaient envisagées.

"Vous pouvez faire un verrouillage national. Espérons que nous n'aurons pas besoin de cela", a-t-il dit.

Donald Trump a également demandé aux Américains de ne pas accumuler de fournitures et d'"acheter moins" lorsqu'ils se rendent dans les magasins. (avec Maria Caspani à New York, Alexandra Alper, Jeff Mason, David Morgan, Lisa Lambert, David Shepardson; Blandine Hénault pour la version française, édité par Jean Terzian)