La pandémie du coronavirus a provoqué un arrêt de l’économie sans précédent, « comparable à la grande dépression de 1929 » selon Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances. « L’industrie tourne à 25% de ses capacités, la restauration fait face à une chute de quasiment 100% de son chiffre d'affaires tandis que l’activité dans l’automobile, l’aéronautique et la construction baisse de 80 à 85% », constate Antoine Fraysse Soulier, responsable de l'analyse de marchés chez eToro.

Pour lutter contre cette crise majeure, une grande majorité des entreprises n'ont d'autre choix que de comprimer drastiquement leurs dépenses, en réduisant ou en suspendant le versement de leurs dividendes et/ou en renonçant à des programmes de rachat d'actions, très fréquents au sein des grandes entreprises.

C'est le cas par exemple d'Airbus qui a annoncé lundi la suspension de son dividende de 1,80 euro par action pour 2019, ce qui correspond à une économie de 1,4 milliard d'euros.

Les valeurs de rendements, comme les valeurs pétrolières ont elles aussi mis entre parenthèses une partie de leurs dividendes et suspendues leur rachat d'actions au titre de 2019, relève Antoine Fraysse Soulier. Il s'agit de Total et de Royal Dutch Shell qui, grâce à ces mesures, vont réduire leurs dépenses de respectivement de 2 et 5 milliards d'euros et donc préserver leur trésorerie.

Faut-il pour autant rester à l'écart de ces leaders d'industrie ? " Il est vrai que pour l'actionnaire, ne plus percevoir le revenu ‘garantie' que constitue le dividende peut l'amener à se détourner de ce type de valeurs ", note le responsable de l'analyse de marchés chez eToro, " cependant, cet arrêt est dans la plupart des cas temporaire, il est fortement probable que les dividendes soient de nouveau versés dans un futur plus ou moins lointain ".

Par conséquent, profiter du repli de 30 à 60% de certains cours de bourse pourrait s'avérer intéressant dans une optique d'investissement à long terme, conclut Antoine Fraysse Soulier.