Paris (awp/afp) - Dassault Aviation a enregistré des commandes de 1,68 milliard d'euros au premier semestre, dix fois moins que lors d'une exceptionnelle même période de 2022, mais a vu son bénéfice net augmenter d'un tiers grâce à sa rentabilité financière.

Sur les six premiers mois de l'année, l'avionneur, qui fabrique les appareils de combat Rafale et les avions d'affaires Falcon, a vu son chiffre d'affaires fondre à 2,3 milliards d'euros contre 3,1 un an auparavant, après avoir livré quatre Rafale et neuf Falcon, contre sept Rafale et 14 Falcon au premier semestre 2022.

Le bénéfice net a gonflé malgré un bénéfice opérationnel ayant marqué le pas, à 152 millions d'euros (-56 millions): le résultat financier a pour sa part atteint 111 millions d'euros contre une perte financière de 37 millions lors du premier semestre 2022.

"Cette forte hausse résulte des produits financiers générés par la trésorerie du groupe dans un contexte favorable de taux d'intérêts", a expliqué jeudi l'entreprise dans un communiqué.

La division par dix des nouvelles commandes sur la période est la conséquence d'un premier semestre 2022 exceptionnel, avec 80 Rafale pour les Emirats arabes unis, six pour la Grèce et 41 Falcon.

Le carnet de commandes reste toutefois quasi stable et très confortable, à 34,4 milliards d'euros (-600 millions), dont 73% à l'export. Il "devrait en toute logique augmenter d'ici à la fin de l'année", avec l'entrée en vigueur attendue de commandes fermes de Rafale par l'Inde, Indonésie mais aussi la France, a expliqué le PDG de l'entreprise, Eric Trappier.

"Dans un contexte difficile" pour la chaîne d'approvisionnement, comme l'ensemble du secteur aéronautique, "nos objectifs 2023 demeurent inchangés: nous prévoyons la livraison de 15 Rafale et de 35 Falcon (incluant des Falcon 6X) et un chiffre d'affaires en baisse par rapport à l'an dernier", selon M. Trappier.

Au-delà du succès des Rafale à l'export, qui va conduire l'entreprise à augmenter ses cadences de un à trois avions par mois, Dassault Aviation a prévenu que sur "le marché actuel des avions d'affaires, le rebond de croissance observé en 2022, consécutif à la période Covid, a commencé à ralentir au cours du dernier trimestre 2022, ralentissement qui s'est poursuivi au 1er semestre de cette année".

afp/rp