Remettre les éléments dans leur contexte est souvent une bonne idée. Ainsi, il est utile de se rappeler que le président américain estimait le dollar trop élevé depuis trop longtemps, en raison du déséquilibre enregistré entre les États-Unis et ses partenaires commerciaux. Pour des raisons connexes liées au financement de la dette américaine, le niveau des taux d’intérêt est également considéré comme anormalement élevé. La mise en œuvre des droits de douane réciproques vise donc un double objectif de réévaluation du billet vert (à la baisse) sur fond d’une baisse des taux d’intérêt à 10 ans. Oui mais voilà, la perte de confiance des investisseurs s’est traduite par un désamour des valeurs libellées en dollars, poussant effectivement le billet vert à la baisse tout en maintenant les taux d’intérêt élevés. Quelques rétropédalages plus tard et l’intervention d’un vétéran de Wall-Street en la personne du Secrétaire au Trésor, Scott Bessent, les pièces du puzzle semblent de nouveau s’assembler.

Source : Bloomberg

Le S&P a en effet enregistré une vive hausse mardi tandis que l’or chutait lourdement sur de forts volumes, signe d’un potentiel climax. En parallèle, l’EURUSD montre des signes de faiblesse sur une zone de résistance importante à surveiller entre 1.1573 et 1.1680. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus, la devise européenne est sortie par le haut d’une bande de congestion en cours depuis 2022. On notera que pour le moment, l’excursion à la hausse est quasiment de la même amplitude que lors de la tentative de sortie par le bas en fin d’année dernière (307 points). Même si les indicateurs contracycliques ne sont pas en divergence, une pause semble tout à fait possible. On surveillera les 1.1276/25 dont la réintégration marquera effectivement la fin de la séquence haussière en cours depuis janvier dernier et par conséquent le retour du dollar sur le devant de la scène.