« La correction des valeurs technologiques va continuer », a averti Jacques-Aurélien Marcireau, gérant du fonds Edmond de Rothschild Fund Big Data. Elle n’a pour l’instant touché que certains acteurs, faisant disparaître l’homogénéité des GAFA. Il fait ainsi remarquer que si Facebook perd désormais près de 20% depuis le 1er janvier, Amazon progresse encore de 40% et Apple de 14%. Jacques-Aurélien Marcireau avait identifié il y a quelques mois plusieurs menaces pesant sur les valeurs technologiques.

Parmi celles-ci figurait la guerre commerciale, qui depuis a fortement pénalisé le secteur des semi-conducteurs. Le ralentissement attendu du marché des smartphones s'est, lui, aussi matérialisé. L'impact de la chute des cryptomonnaies était également l'une de ses sources d'inquiétude. Certaines valeurs, à l'image de Nvidia, génèrent en effet des revenus non négligeables grâce aux technologies permettant de miner les cryptomonnaies.

Ses craintes à ce sujet ne sont pas pour l'instant matérialisées, ni celles à propos d'un " e-winter ". Selon le gérant du fonds Edmond de Rothschild Fund Big Data, les applications de l'intelligence artificielle pourraient arriver plus tard que prévu par les investisseurs. Il rappelle le précédent de l'impression 3D. Dans un tel scénario, il existe un risque sur le secteur du software, qui a le mieux résisté en Bourse cette année.

Son portefeuille est constitué d'une cinquantaine de valeurs, dont 50% de sociétés technologiques, 20% de financières et 6% d'entreprises liées à la santé. Cette poche est appelée à fortement se développer, a déclaré Jacques-Aurélien Marcireau. Il s'agit de l'un des secteurs où la donnée va prendre une importance considérable, étant donné les effets positifs qu'elle peut avoir, notamment sur la santé des personnes.

Google est la première ligne du portefeuille car elle est la société qui incarne le mieux les données. Waymo, le service de voitures autonomes du groupe, n'est pas valorisé par le marché, précise le gérant.

Interrogé sur la réponse à apporter en termes de gestion aux fortes baisses de certaines sociétés, qui avaient déçu les investisseurs, le gérant a souligné la nécessité d'avoir une vision à plus long terme que par le passé. Selon Jacques-Aurélien Marcireau, les inefficiences sont plus importantes.