Après le discours de Mario Draghi et des chiffres macroéconomiques décevants, les investisseurs qui recherchent la sécurité se retrouvent sur un marché avec des rendements négatifs et 11 trillions de dollars d'obligations d'État, revenant à des niveaux jamais vus depuis 2016, observe Mikael Lundström, Head of Fixed Income chez Evli. L'encours des obligations gouvernementales à rendement négatif est en hausse d'environ 20 % par rapport à 2018 et constitue environ 20 % de l'encours total des obligations.

Des montants colossaux sont acheminés vers les marchés obligataires et les gérants cherchent désespérément des rendements positifs. La " recherche de rendement " qui a prévalu ces dernières années reste un enjeu essentiel encore aujourd'hui.

Les actions sont-elles la solution ? Non, car elles sont trop volatiles pour les investisseurs obligataires, répond Mikael Lundström.

Evli défend l'idée qu'en période de faible croissance (mais pas de récession) les obligations corporate constituent une très bonne option, contrairement aux actions.

Malgré la longue période d'expansion économique aux Etats-Unis, la courbe des taux américains est proche de l'inversion, signe de l'inquiétude des investisseurs. En Europe, les anticipations d'inflation sont inférieures aux objectifs, le secteur manufacturier a ralenti et les perspectives de croissance du PIB ont été abaissées.

Selon Mikael Lundström, le crédit dans les tranches de notation BBB et BB (le " crossover ") constitue une position intéressante entre les actifs sûrs à faible rendement (souverains et corporates Investment Grade A-AAA) et le High Yield plus risqué noté simple B.

Les rendements négatifs des emprunts souverains, également observés sur certaines obligations corporates européennes Investment Grade notées A, entrainent une demande croissante, en particulier pour la tranche BBB.

Tout investir sur le segment High Yield n'est pas une option envisageable pour les investisseurs ayant pour mandat la sécurité et la stabilité procurées par des obligations d'État, souligne Mikael Lundström.

Réciproquement ajoute-t-il, le crédit " crossover " est plus solide que le High Yield noté simple B, avec beaucoup moins de risque à la baisse si le marché se retourne.

D'après Mikael Lundström, se pencher sur le segment du crédit dans les pays nordiques offre également des avantages en termes de diversification. Il est important de noter que la corrélation entre les obligations Euro Investment Grade, High Yield et Nordiques n'est pas aussi forte que certains pourraient le penser, et la diversification permet donc de répartir le risque, même en Europe.

Par exemple, les crédits Nordiques ont évité la contagion lors de périodes de turbulences sur les crédits en euros.