En conséquence, les flux de capitaux passent à côté et de nombreuses valorisations restent injustement pénalisées. Certains y verront une opportunité de réaliser de bonnes affaires, en pariant sur un éventuel rattrapage ; d’autres, en revanche, perçoivent là un piège structurel à éviter. 

En France, le cas de Groupe Guillin illustre parfaitement ce paradigme. Le champion français de l’emballage alimentaire — qui réalise désormais 40% de son chiffre d’affaires à l’étranger — reportait en fin de semaine dernière un profit record sur l’exercice 2023, en plus d'un désendettement quasi complet.

Peut-on concevoir qu’un groupe leader de son marché en Europe de l’Ouest, superbement géré, qui a multiplié son profit annuel par quatre en quinze ans, qui conserve un bilan-forteresse et affiche une performance de rentabilité de haut du panier au long du cycle malgré un recours très limité à l’effet de levier, puisse ainsi continuer de s’échanger à une valorisation de huit fois les profits ?

Il le faudra bien puisque c’est le cas de Groupe Guillin, qui à la veille de la publication de ses résultats s’échangeait même à un multiple encore moindre. Quelle explication trouver, sinon celle de la pénalité pour illiquidité ? La capitalisation boursière atteint €472 millions et la famille fondatrice détient 66% du capital ; viennent suite les fameux fonds « value » Amiral Gestion et Indépendance & Expansion, avec 11% à eux deux. 

Pendant un temps, les investisseurs craignaient un scénario du pire lié aux régulations anti-plastiques mises en oeuvre ou à l’étude en France et dans l’Union Européenne. Le groupe a cependant prouvé qu’il était parfaitement en mesure de s’adapter aux évolutions du marché, et de fournir à ses clients toutes les solutions d’emballage et de conditionnement qu’ils pourraient exiger.