Apple repousse une série de contestations antitrust dans le monde entier et le dépôt de juillet de Match s'ajoute à deux autres cas en Inde, bien que Match soit la première société étrangère à monter un tel défi contre le fabricant de l'iPhone dans le pays.

Apple et la Competition Commission of India (CCI) n'ont pas répondu aux questions de Reuters, tandis qu'un porte-parole de Match a refusé de commenter son dépôt.

Dans la plainte déposée en Inde, qui n'a pas encore été publiée, Match affirme que la conduite d'Apple restreint l'innovation et le développement des développeurs d'applications qui proposent des services numériques en imposant l'utilisation de son système propriétaire d'achat in-app et une commission "excessive" de 30 %.

Un litige similaire aux Pays-Bas a abouti à une amende de 50 millions d'euros pour Apple et à un accord pour autoriser différentes méthodes de paiement dans les applications de rencontre néerlandaises.

Le géant américain impose depuis longtemps l'utilisation de son système de paiement in-app, qui prélève des commissions que certains développeurs comme Match jugent globalement trop élevées.

Match fait valoir dans son dépôt en Inde que les utilisateurs d'autres pays préfèrent souvent utiliser des méthodes de paiement qu'Apple n'autorise pas, et qu'en Inde, un système de transfert en ligne soutenu par l'État a été préféré.

"Apple profite donc de sa position dominante sur le marché de l'App Store iOS pour promouvoir l'utilisation exclusive de sa propre solution de paiement", a déclaré Mark Buse, responsable des relations gouvernementales mondiales pour Match, dans le dépôt.

En Inde, la CCI a commencé en décembre à enquêter sur les allégations d'un groupe local à but non lucratif qui prétend que le système d'achat in-app d'Apple nuit à la concurrence en augmentant les coûts pour les développeurs d'applications et les clients, tout en agissant comme une barrière à l'entrée sur le marché.

L'organisme de surveillance a ordonné l'enquête après qu'Apple ait nié tout acte répréhensible, affirmant qu'il n'était pas l'acteur dominant en Inde où il détient une part de marché "insignifiante" de 0 à 5 %, soutenant que c'est Android de Google qui détient une part de 90 à 100 %.

L'enquête portera désormais sur chacune des trois affaires distinctes qui ont été déposées contre Apple, selon trois sources ayant connaissance de la procédure.

Tinder de Match est l'une des applications de rencontre les plus populaires en Inde, et a représenté environ 51 % des dépenses des consommateurs dans les cinq premières applications de rencontre au cours du deuxième trimestre de cette année, selon les données de Sensor Tower.

Ces dernières années, Apple a assoupli certaines restrictions pour les développeurs à l'échelle mondiale, comme le fait de leur permettre d'utiliser des moyens de communication - tels que l'e-mail - pour partager des informations sur les alternatives de paiement en dehors de leur application iOS et de baisser les commissions pour les petits développeurs à 15 %.

"Ce taux de commission ne s'applique pas aux applications des marques du portefeuille de Match", indique le dépôt de Match.

Apple affirme qu'en Inde, 87 % des applications sur son App Store sont celles qui ne versent aucune commission.

Match s'est également plaint qu'Apple considère les applications de covoiturage en Inde, telles qu'Uber et Ola, soutenue par SoftBank, comme celles fournissant des "biens/services physiques", ce qui leur permet de proposer d'autres solutions de paiement, même si elles remplissent "une fonction similaire de mise en relation" comme une application de rencontre.

"Les applications de rencontres et de covoiturage partagent le même objectif fondamental, à savoir mettre en relation deux personnes en ligne pour qu'elles se rencontrent dans le monde réel [...]. Apple a arbitrairement déclaré que les deux sont différentes", a déclaré Match.