RENNES, 24 septembre (Reuters) - L'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne a annoncé jeudi renoncer à l'objectif d'une cotation minimale de 1,40 euro pour le kilo de porc, montant fixé en juin par le gouvernement afin de soutenir les cours et les revenus des éleveurs.

"Le comportement d'achat doit refléter, à la baisse et à la hausse, la réalité des marchés", justifie l'UGPVB dans un communiqué.

"Au vu du contexte des marchés en Europe et dans l'objectif de conserver une cotation publique, transparente et équitable pour tous les éleveurs de porcs, la section porcine de l'UGPVB demande aux abatteurs acheteurs au cadran et liés à la distribution de ne plus acheter à 1,4 euro", ajoute-t-elle.

La cotation prévue jeudi au marché au cadran de Plérin (Côtes-d'Armor) a été suspendue à la suite de cette annonce.

Le marché de Plérin, qui fixe deux fois par semaine le cours de la viande de porc, sert de référence nationale.

L'initiative fait suite à la décision, la semaine dernière, du groupe Bigard, premier transformateur de viande en France, de fixer son propre prix d'achat.

L'abatteur avait alors fixé son prix à 1,32 euro le kilo alors que la cotation à Plérin s'élevait à 1,37 euro.

Le président de la Fédération nationale porcine (FNP), Paul Auffray, avait dénoncé une "provocation délibérée" de nature à précipiter la fin du cadran, déjà en pleines turbulences.

Le groupe Bigard et la Cooperl, qui transforment chaque semaine environ 100.000 porcs chacun, se sont retirés du marché début août pour protester contre la "cotation politique" de 1,40 euro, déconnectée selon eux des prix du marché européen et susceptible de mettre leur entreprise en péril.

Ils continuaient cependant d'appliquer la cotation du marché au cadran tout en se fournissant directement auprès des éleveurs. (Pierre-Henri Allain, édité par Sophie Louet)