PARIS, 18 juin (Reuters) - Les députés ont introduit mardi la notion d'"urgence écologique et climatique" dans le projet de loi sur l'énergie et le climat en adoptant, en commission, un amendement à valeur de symbole qui s'inscrit dans la droite ligne du discours de politique générale d'Edouard Philippe.

Le gouvernement a donné un avis favorable à cette nouvelle formulation, qui a donc toutes les chances de franchir les prochains obstacles législatifs, notamment l'examen du texte en séance publique, à partir de la semaine prochaine.

Cette retouche modifie légèrement le premier article du projet de loi donnant le cap de la politique climatique et énergétique du gouvernement.

"Ce n'est pas qu'un symbole", a déclaré à Reuters le député Matthieu Orphelin (ex-La République en marche), l'un des promoteurs de cet amendement. "Il marque un basculement qui ne peut que déboucher sur un renforcement clair" de la politique écologique et climatique de l'exécutif.

L'ex-ministre socialiste de l'Ecologie Delphine Batho a fait une tout autre interprétation du texte ainsi remanié, qui n'a à ses yeux "aucune portée autre que symbolique"

"Si dans l'article premier, on écrit qu'on est pour l'urgence écologique et l'urgence climatique et puis que derrière (...) on n'est pas dans les clous du rapport du Giec (groupe d'experts internationaux sur le climat-NDLR), on est dans ce qui s'appelle une posture politicienne", a-t-elle dit.

Les écologistes espéraient initialement voir ces enjeux apparaître noir sur blanc au premier article de la Constitution - c'était le souhait du gouvernement - mais le sort de la révision constitutionnelle voulue par Emmanuel Macron demeure incertain, faute d'accord avec le Sénat.

En attendant, le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a approuvé l'amendement à la loi énergie-climat en renvoyant au discours de politique générale prononcé la semaine dernière par Edouard Philippe.

Devant les députés, le Premier ministre a décrété le 12 juin l'"accélération écologique" sans toutefois accompagner cette déclaration de nouvelles annonces lourdes. (Simon Carraud)