(Actualisé avec réaction de Mattel, précisions et cours d'après-Bourse)

10 novembre (Reuters) - Le fabricant de jouets Hasbro a proposé à son concurrent Mattel de le racheter, rapporte vendredi le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier.

Hasbro a approché récemment Mattel, ajoute le journal, qui n'a pas pu obtenir les détails d'un éventuel accord. Il précise que rien n'est encore fait.

Les deux groupes, dont la capitalisation boursière cumulée atteint quelque 16 milliards de dollars (13,7 milliards d'euros) au cours de clôture de vendredi, ont dit qu'ils ne commentaient pas les rumeurs ou les spéculations.

L'action Mattel a bondi de 24% dans les échanges d'après-Bourse, tandis que le titre Hasbro a gagné 3,3%.

Le titre du créateur de Barbie a perdu 47% depuis le début de l'année, ce qui valorise le groupe à quelque 4,8 milliards de dollars. De son côté, Habro, dont l'action a gagné près de 18% en 2017 est valorisé à quelque 11 milliards de dollars.

Les deux groupes sont confrontés à une demande en baisse et sont affectés par la faillite du distributeur Toys'R'US.

Il y a deux semaines Mattel, premier acteur du secteur aux Etats-Unis, a publié des résultats décevants pour le troisième trimestre et annoncé une suspension de son dividende. Le créateur de Barbie a averti qu'il n'atteindrait pas ses objectifs de chiffre d'affaires en 2017.

"Une fusion profiterait aux deux groupes, mais les actionnaires de Mattel pourraient s'opposer à une opération qui prend en compte le cours déprécié de l'action", commente Erik Gordon, professeur à la Ross School of Business, de l'université du Michigan.

Ce n'est pas la première fois que les deux plus grands fabricants américains de jouets discutent fusion.

Le fabricant des poupées Disney Princesses et des figurines Star Wars, numéro deux du secteur, a déjà approché au moins deux fois Mattel, d'abord en 1996 et en 2015, selon la presse. Mais aucun accord n'a été conclu.

Mattel n'a pas été la seule cible de Hasbro, qui cherche à diversifier ses sources de revenus.

Reuters avait rapporté en août que le géant du jouet avait a mis fin aux négociations portant sur le rachat du groupe de cinéma et de divertissement Lionsgate Entertainment.

Cette acquisition aurait permis au fabricant du Monopoly de produire davantage de films et d'émissions de télévision liées à ses marques.

En 2014, Hasbro avait discuté fusion avec DreamWorks Animation, racheté depuis par Comcast.

(Yashaswini Swamynathan à Bangalore; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)