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Le S&P500, le Dow Jones et le Nasdaq sont généralement cités comme étant les trois principaux indices de Wall Street. Il y en a d'autres, notamment le Russell 2000, mais ces trois-là sont les plus mis en avant. Voyons pourquoi :
- Le Dow Jones est le plus ancien et le plus emblématique des indices de Wall Street. Cet âge vénérable excuse une composition étroite (30 valeurs) et un mode de calcul archaïque, puisque c'est la valeur de l'action et non le poids boursier de la société qu'elle représente qui compte. Par exemple, Amgen, avec son action qui cote 232 USD, est la 5e pondération du Dow Jones et pèse 5,2% de l'indice alors qu'Apple, et son titre à 147 USD, n'est que la 19e et pèse 2,56% de l'indice. Alors qu'Apple capitalise 2 332 milliards de dollars, soit 19 fois plus qu'Amgen et ses 123 Mds$. Les secteurs les plus représentés sont la Technologie (19,6%), la Santé (19,6%), la Finance (17,2%) et l'Industrie (14,75%). Tout est là.
- Le S&P500 est l'indice le plus utilisé parce qu'il est large et représentatif de l'économie américaine. Il compte bien sûr comme son nom l'indique 500 sociétés, avec une nette domination des poids lourds de la cote, puisqu'il se fonde sur la capitalisation flottante des sociétés pour déterminer leur influence sur l'indice. La Technologie est de loin la plus représentée dans l'indice (27,2%), devant la Santé (14,4%), la Finance (11,7%) et les Biens de consommation cycliques (10,6%). La composition est ici.
- Le Nasdaq est l'indice moderne favori des investisseurs parce qu'il fait la part belle aux valeurs technologiques, les plus volatiles et les plus prolifiques de la dernière décennie. A l'échelle du Nasdaq 100, la Technologie et la Communication (dans laquelle sont rangés Amazon et Meta Platforms) pèsent ensemble plus de 66% de l'indice, soit presque les deux-tiers (j'ai fait des maths au collège). La Santé n'y pèse que 6,4% et l'industrie 3,6%. Voir le détail ici.
Performances 2023 : le Nasdaq reprend le leadership
Les écarts précités sont très visibles sur les deux derniers mois, comme le montre notre premier graphique :
- Nasdaq 100 : +10,1%
- S&P500 : +3,4%
- Dow Jones : -1,5%
L'explication est assez simple : les valeurs technologiques ont mené le rebond en début d'année. Ainsi leur surreprésentation profite-t-elle au Nasdaq et dans une moindre mesure au S&P500. Le Dow Jones est en souffrance, parce que la poche industrielle et de la santé a été largement délaissée. Les trois plus fortes baisses sont Johnson & Johnson, Amgen et Honeywell (santé, santé et industrie), qui ont perdu entre 10,7 et 11,99%. La quatrième (-10,2%) est UnitedHealth, la plus forte pondération du Dow Jones (10,5% de l'indice).
Performances depuis début 2022 : le Dow Jones a permis d'amortir le choc
Si l'on ramène le curseur au début de l'année 2022, c’est-à-dire un millésime boursier extrêmement négatif, voilà ce que cela donne grosso modo :
- Dow Jones : -10%
- S&P500 : -17%
- Nasdaq 100 : -27%
Le Dow Jones a des vertus clairement plus défensives que ses deux acolytes, pour les raisons précitées. Il a notamment profité de la solidité de Merck et de Caterpillar sur la période. La présence d'une pétrolière, Chevron, a aussi aidé. A l'inverse, les dossiers technologiques comme Intel ou Salesforce ont grevé la performance. Comme souvent, le S&P500 est en position intermédiaire : il a été pénalisé par ses valeurs technologiques, mais a pu compter sur le nombre et la diversification pour atténuer les pertes par rapport au Nasdaq.
Performances sur 5 ans : le Nasdaq est devant
- Nasdaq : +75%
- S&P500 : +46%
- Dow Jones : +30,5%
La période entamée en 2008 après la crise financière est clairement favorable aux valeurs de croissance, technologiques en tête. La transformation numérique alliée à l'argent abondant et bon marché a tracté le Nasdaq. Et malgré le double trou d'air du covid puis de l'explosion de la bulle spéculative des valeurs technologiques en 2022, c'est bien l'indice le plus performant sur une période de 5 ans.
