Le chiffre d'août, conforme aux attentes des économistes interrogés par Reuters, reste bien en dessous de l'objectif d'une hausse légèrement inférieure à 2% sur un an fixé par la BCE.

La prochaine réunion du Conseil des gouverneurs est prévue le 12 septembre et la BCE à déjà quasiment promis de prendre des mesures de stimulation de l'économie face au ralentissement de la croissance, dans un contexte de tensions commerciales et de récession du secteur manufacturier en Allemagne.

Parmi ces mesures devrait figurer un mécanisme permettant de compenser les effets secondaires des taux d'intérêt négatifs pour les banques commerciales des 19 pays de la zone euro.

L'inflation dite de base, qui exclut l'alimentation et l'énergie et qui est suivie avec attention par la BCE, est ressortie stable également, à 1,1%, comme attendu.

La hausse des prix hors alimentation, énergie, alcool et tabac a aussi été stable, à 0,9%, contre un consensus de 1,0%.

Le problème de la BCE est que l'inflation est inférieure à son objectif depuis 2013 malgré un long boom économique qui a permis la création de plus de 10 millions d'emplois.

Une telle expansion aurait déjà dû relancer l'inflation mais des ressources cachées sur le marché du travail, la part croissante des services dans l'économie et le vieillissement de la population ont freiné la hausse des prix.

Bien que la BCE ait souvent affirmé que l'inflation finirait par repartir, elle a épuisé une grande partie de sa force de frappe et doit maintenant faire face aux turbulences économiques avec un arsenal restreint, ce qui pourrait l'obliger à créer de nouveaux instruments de politique monétaire.

La situation est compliquée par le fait qu'une bonne part de la faiblesse de l'économie est liée à des facteurs externes comme le Brexit, la guerre commerciale sino-américaine et le ralentissement en Chine, contre lesquels la politique monétaire est largement inefficace.

Eurostat a annoncé dans le même temps que le taux de chômage en zone euro s'était maintenu à 7,5% en juillet, comme en juin.

(Philip Blenkinsop, Foo Yun Chee et Balazs Koranji, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Patrick Vignal et Tangi Salaün)