NATIONS UNIES, 16 août (Reuters) - Intel, Motorola Solutions, Hewlett Packard et Apple ont fait des progrès exemplaires en ce qui concerne la suppression, dans la fabrication de leurs produits d'électronique grand public, des minéraux issus de régions en conflit, mais d'autres entreprises ont d'importants retards sur ce front, selon le rapport d'une association de défense des droits humains.

Le projet Enough ("Assez" en anglais), une branche du Centre pour le progrès américain qui dénonce les crimes contre l'humanité, fait figurer Nintendo à la dernière place de son classement et épingle HTC, Sharp, Nikon et Canon pour leur manque de progrès.

"Nintendo n'a fait aucun effort connu en matière de traçabilité et d'audit de sa chaîne d'approvisionnement", lit-on dans le rapport, intitulé "Supprimer les conflits des gadgets de grande consommation".

"Sharp, HTC, Nikon et Canon ont pris des premières mesures pour se joindre aux efforts du secteur, mais leurs progrès restent loin derrière ceux des chefs de file de l'industrie."

Nikon n'a pas souhaité commenter le rapport. Les autres groupes visés n'étaient pas joignables dans l'immédiat.

Le projet Enough classe les entreprises en fonction de leurs efforts pour retracer la source des minéraux et métaux utilisés dans leurs produits. Il prend en compte la mise en place ou non d'audits détaillés des chaînes d'approvisionnement et les efforts entrepris pour parvenir à une certification internationale "zéro conflit".

Le respect de l'environnement et le soutien exprimé ou non à une législation sur les minerais de conflits figurent également parmi les critères d'évaluation.

Intel, Motorola Solutions, HP et Apple "ont avancé vers le développement de solutions malgré des délais dans le processus de décision par la Securities and Exchange Commission (SEC, le gendarme boursier américain, NDLR) - un prétexte que nombre d'autres sociétés ont brandi pour expliquer leur manque d'actions significatives", souligne le rapport.

La loi de réforme financière Dodd-Frank de 2010 exige des entreprises cotées aux Etats-Unis la transparence sur leur utilisation d'or, de tantale, d'étain et de tungstène en provenance de République démocratique du Congo. La SEC doit se prononcer le 22 août sur des directives longtemps repoussées qui doivent permettre d'assurer l'application de cette loi. (Michelle Nichols, Natalie Huet pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)