TULKAREM, Cisjordanie, 21 août (Reuters) - Des dizaines de milliers de Palestiniens employés en Israël ont observé une grève d'une journée dimanche pour protester contre la décision de verser leurs salaires sur des comptes bancaires, plutôt qu'en espèces.

Ce nouveau mode de paiement est le fruit d'un accord entre les autorités israéliennes et palestiniennes qui souhaitaient une procédure plus sécurisée, mais les salariés s'inquiètent de frais cachés ou de taxes qui rogneraient leur rémunération.

Quelque 200.000 Palestiniens se rendent quotidiennement en Israël ou dans les colonies juives pour y travailler, pour un salaire plus de deux fois supérieur aux rémunérations pratiquées dans l'administration et les entreprises palestiniennes.

La majorité d'entre eux ne dispose pas de comptes bancaires.

Les nouvelles procédures de règlement, moyennant des frais hebdomadaires de virement d'un dollar selon des grévistes, serait une manne pour l'Autorité palestinienne, en difficulté financière, et les banques palestiniennes.

Le ministre palestinien du Travail, Nasri Abou Jeich, défend une mesure visant à protéger les droits des travailleurs et assure qu'aucune nouvelle taxe n'est prévue.

Au ministère israélien de la Défense, on précise qu'elle entrera pleinement en vigueur le 1er janvier prochain et qu'elle "consolidera l'économie palestinienne".

"Cela aura beaucoup d'effets positifs, comme sécuriser les pensions de retraite des salariés et réduire le travail au noir", a-t-on déclaré. (Reportage Adel Abu Neama et Nidal al-Mughrabi, avec la contribution de Maayan Lubell à Jérusalem, version française Sophie Louet)